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Uruguay : en pleine pénurie d’eau potable, un projet de centre de données de Google est montré du doigt

Depuis plusieurs semaines les habitants de la capitale Montevideo sont confrontés à des difficultés d’approvisionnement en eau potable pour cause de sécheresse. La population s’indigne d'un projet de Google qui nécessiterait beaucoup d’eau.
Article rédigé par franceinfo, Bertrand Gallicher
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une manifestation organisée pour défendre l'eau potable à Montevideo (Uruguay), le 31 mai 2023, alors que la ville est confrontée à une importante sécheresse depuis le printemps. (EITAN ABRAMOVICH / AFP)

Pour la majorité des habitants de Montevideo, la capitale de l'Uruguay où vivent un million et demi de personnes, l’eau du robinet a un goût de sel et d’eau de javel depuis le début du printemps. C'est une conséquence directe de la sécheresse qui sévit dans la région et surtout du manque d’anticipation des autorités.

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Le principal réservoir d’eau de la ville est situé à Paso Severino, 80 kilomètres plus au nord, et il est quasiment à sec. Les pouvoirs publics ont entrepris en urgence de poser 13 kilomètres de canalisations pour dériver une rivière voisine vers ce réservoir et construire un barrage et une station de pompage.

La ministre uruguayenne de la santé assure que l’eau nauséabonde qui coule dans les robinets de Montevideo est sûre. Sauf qu’elle est déconseillée aux femmes enceintes et aux personnes souffrant d’hypertension, de maladies rénales et cardiaques. Faute de mieux, l’Etat uruguayen fournit gratuitement à la population la plus démunie deux litres d’eau minérale par personne et par jour.

Le centre de données Google contesté

Une situation déjà complexe, à laquelle s'ajoute un projet de centre de données de Google. Le géant du numérique a acheté il y a deux ans une trentaine d’hectares de terre à Canelones, à mi-chemin entre le réservoir d’eau douce et la capitale. Plusieurs millions de litres d’eau seraient quotidiennement nécessaires au refroidissement des futurs serveurs, équivalant à la consommation d’une ville de 55 000 habitants. D’où le mouvement de colère qui se développe dans la population.

Sur les murs de Montevideo, le mot "pillage" a été tagué par des manifestants. Des protestataires frappent le sol avec des bouteilles d’eau vides. Face à la contestation, le gouvernement uruguayen fait machine arrière et assure que le projet initial de Google a été retiré, au profit d’une installation consommant moins d’eau. La multinationale américaine assure également que le projet est dans une phase de conception et que des ajustements sont prévus.

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