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L’Inde replonge dans la pollution avec la fête de Diwali

Conséquences des célébrations et des feux d'artifice qui les accompagnent: plusieurs villes du pays, notamment New Delhi, se retrouvent dans un épais brouillard de pollution.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des habitants allument des pétards à l'occasion de Diwali, la fête hindoue des lumières, dans une rue de Chandigarh, le 24 octobre 2022. (- / AFP)

Ce sont des scènes récurrentes en Inde dans les grandes villes : les bâtiments deviennent invisibles à plus de 50 mètres, perdus dans la brume de pollution. Et c’est donc le cas depuis mardi 25 octobre au matin dans la capitale, New Delhi, où l’indice de micro-particules approche les 400, c’est 25 fois supérieur à la norme maximale fixée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Et la pollution n’est pas que visuelle : les particules s’immiscent partout dans cette ville de 20 millions d’habitants.

La respiration peut devenir difficile dans certains endroits. Plusieurs autres grandes villes sont touchées, notamment Mumbai sur la côte de l’Océan Indien. C’est donc une conséquence directe des tirs de pétards qui accompagnent cette fête de Diwali, la plus importante des fêtes de l’hindouisme. C’est un peu l’équivalent de Noël en Occident. Comme Diwali célèbre les lumières, la victoire du bien sur le mal, les Indiens ont l’habitude de tirer des feux d’artifice et de lancer des pétards en quantité astronomique. Et les interdictions officielles n’y changent rien : la municipalité de New Delhi avait, cette année encore, refusé d’autoriser la vente des pétards, sous peine de six mois de prison. Ça n’a rien empêché.  

17 500 morts par an en raison de la pollution

Pourtant la situation semblait un peu meilleure ces derniers jours avec des niveaux de pollution au plus bas depuis quatre ans à New Delhi. Parce qu’il y a un peu de vent, et puis l’air froid qui plaque les particules au sol n’est pas encore arrivé. Il faisait encore 29 aujourd’hui dans la capitale indienne. Souvent la fête de Diwali tombe un peu plus tard dans l’année, plutôt début novembre ; il fait alors plus froid et l’effet de pollution est accru. Néanmoins, les niveaux enregistrés ce 25 octobre montrent que la pollution peut repartir en flèche à tout instant. Avec la combinaison, en l’occurrence, de plusieurs facteurs : les fumées des pétards, la pollution automobile (près de 12 millions de véhicules à New Delhi), les émissions industrielles (une centrale à charbon près de la ville) et les brûlis effectués traditionnellement en cette saison par les agriculteurs des campagnes environnantes. Selon une étude de la revue scientifique Lancet parue il y a deux ans, la pollution atmosphérique a provoqué, rien qu’en 2019, la mort de 17.500 morts par an à New Delhi.  

Narendra Modi en altitude

Le premier ministre indien, lui, avait choisi d’échapper à la pollution pour fêter Diwali: Narendra Modi s’est rendu en altitude, dans la vallée des glaciers de Kargil. Un endroit symbolique pour flatter le nationalisme indien : c’est là, tout au Nord du pays, dans la région du Cachemire, à 5000 mètres d’altitude, que l’Inde avait remporté il y a 20 ans une victoire militaire contre son voisin le Pakistan. Loin des brumes de New Delhi, sous le soleil radieux de l’Himalaya, Narendra Modi, en tenue militaire, lunettes de soleil et chapeau de ranger, est allé à la rencontre des militaires qui gardent la vallée. Le premier ministre indien en a aussi profité pour saluer la nomination de son nouvel homologue britannique d’origine indienne, Rishi Sunak, dont la grand-mère avait émigré du Pendjab. Le fait que cette nomination se soit produite le jour de Diwali est d’ailleurs interprétée aujourd’hui par de nombreux Indiens comme un signe et une revanche contre l’ancien colonisateur britannique.    

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