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Le combat de Jimmy et Sebastien Lai pour la liberté de la presse à Hong Kong

Le fondateur du journal Apple Daily, Jimmy Lai, est en prison depuis plusieurs années. Alors que le journal a dû fermer il y a deux ans, son fils, Sebastien, tente d'alerter sur l'autoritarisme chinois à Hong Kong.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Sebastian Lai, fils de Jimmy Lai. (NATHANAEL CHARBONNIER / RADIO FRANCE)

Il y a deux ans, le journal Apple Daily disparaissait à Hong Kong. Depuis, son fondateur est en prison. Le magnat de la presse hongkongais Jimmy Lai a été condamné en décembre 2021 à une peine de cinq ans et neuf mois pour fraude. Âgé de 75 ans, il doit encore être jugé prochainement pour "collusion avec des forces étrangères", une infraction à la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin, qui est passible de prison à perpétuité.

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L'Apple Daily est un journal né le 20 juin 1995, deux ans avant la rétrocession de Hong Kong par les Britanniques. Sous forme de tabloïd, c'est surtout le premier journal hongkongais militant. Tout le monde s'accorde à parler de procès politique pour Jimmy Lai. Ce milliardaire, figure de proue de la liberté de la presse à Hong Kong, est depuis longtemps ouvertement critique envers Pékin. Pendant des années, son journal, l'Apple Daily a égratigné le pouvoir chinois, avant d'être contraint de fermer en 2021, après un gel de ses fonds et l'arrestation de certains de ses cadres.

Une personnalité qui  du caractère

Jimmy Lai fuit la Chine communiste à l’âge de 12 ans, sa famille étant déjà persécutée par le régime communiste. Il se réfugie à Hong Kong et commence de travailler très tôt pour huit dollars hongkongais par mois. Il deviendra milliardaire, à la tête d'un empire de presse, le groupe Mext Media. Il possède la nationalité britannique mais aussi taiwanaise.

C'est surtout un homme de parole qui refuse de voir Hong Kong sombrer après la reprise en main chinoise. Il manifeste pour le souvenir des victimes de la Place Tienanmen, mais il se révèle surtout le meilleur leader des mouvements pro démocraties de Hong Kong.

Un fils engagé

Jimmy Lai paie cher son militantisme, puisqu'il est aujourd'hui en prison, mais pas sa famille est libre et continue le combat à distance. Son fils, Sebastian Lai, était à Paris cette semaine avec le concours de l'ONG Reporter sans frontière. Une visite qui se télescope avec celle du Premier Ministre Chinois Li Qiang, lui aussi en France pour participer au sommet pour un nouveau pacte financier mondial.

Sebastian Lai était de passage à Paris pour soutenir son père et demander que l'on n'oublie pas Hong Kong. Il a rappelé notamment que la meilleure façon de faire pression sur la dictature chinoise est de viser le porte-monnaie, de ne plus acheter du "made in china".

Il demande également aux Occidentaux de ne pas investir à Hong Kong, car selon lui, ce n'est plus une place financière stable. D'autant plus que Hong Kong compte 1 500 prisonniers politiques, dont son père. Vingt cinq ans après la promesse de Pékin de faire "un pays, deux systèmes", elle n'a pas été tenue pour l'opposant politique.

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