La répression s'accentue en Russie avant de nouvelles manifestations des partisans de Navalny
Le pouvoir de Vladimir Poutine multiplie les arrestations et les intimidations parmi les proches de l’opposant toujours derrière les barreaux alors que de nouvelles manifestations sont annoncées pour le dimanche 31 janvier.
La liste commence à s’allonger. Ces dernières heures, plusieurs proches de Navalny ont été interpellés et placés en détention pour au moins 48 heures. La technique est à peu près toujours la même. Les forces de sécurité procèdent à une perquisition au domicile de ces opposants. Ils fouillent les lieux. Puis ils arrêtent la personne concernée au motif de "violation des règles sanitaires". Autrement dit : en manifestant samedi 23 janvier à l’appel de Navalny, vous avez bravé les règles de confinement et donc contribué à propager le virus. C’est ainsi que le frère d’Alexeï Navalny, Oleg, a été arrêté aujourd’hui. Même chose pour l’une des principales alliées de l’opposant, Lioubov Sobol. Idem pour Maria Alekhina, membre du collectif Pussy Riot. Et pour Anastasia Vassilieva qui dirige un syndicat de médecins lié à Navalny. Et cette dernière interpellation a donné lieu à une scène hallucinante, qui a été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux. On y voit et entend cette femme, Anastasia Vassilieva, en train de jouer du piano, du Beethoven pendant que derrière elle, les policiers sont en train de fouiller l’appartement. Ça n’a pas empêché son arrestation. Mais ça en dit long sur la capacité de résistance passive des opposants à Poutine.
Les réseaux sociaux dans le viseur
Au-delà de ces figures emblématiques, la répression se généralise. Depuis les manifestations du 23 janvier qui ont réuni plusieurs dizaines de milliers de personnes, ce qui est beaucoup pour la Russie, les forces de sécurité ont procédé à près de 4 000 interpellations, à chaque fois avec le même argument : violation des règles sanitaires. Quelques 20 enquêtes ont également été ouvertes pour violences contre la police et hooliganisme. Simultanément, les menaces s’abattent aussi sur les réseaux sociaux. L’organisme chargé de gérer les télécoms en Russie, Roskomnadzor, annonce des sanctions contre tous les réseaux qui ont laissé passer des messages appelant les plus jeunes, les mineurs, à manifester. Instagram, Twitter, Tik Tok, Youtube sont dans le collimateur. Et aussi les réseaux russes : VKontakte ou Odnoklassniki. Les amendes peuvent aller jusqu’à 50 000 euros ! Le pouvoir de Vladimir Poutine est donc droit dans ses bottes, en mode répression.
Navalny en procès
Mais ça n’empêche pas l’opposition d’annoncer de nouvelles manifestations. Navalny, qui est donc courageusement revenu en Russie après la tentative d’empoisonnement dont il a été victime, est toujours derrière les barreaux. Ce 28 janvier, il a pu, pour la première fois, s’entretenir très brièvement avec son avocat. Il devrait comparaître en procès début février. Une peine de prison ferme parait probable. Et dans le même temps, plusieurs appels ont donc été lancés pour manifester à nouveau dimanche 31 janvier, en solidarité avec Navalny, pour dénoncer la corruption et la répression, en particulier à Moscou devant le siège du FSB, les services de sécurité russes. Ça s’annonce à haut risque.
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