La mort de George Floyd aux Etats-Unis déclenche des manifestations ailleurs dans le monde
On compte désormais de nombreuses mobilisations dans des pays en lien direct ou indirect avec les événements aux Etats-Unis.
Il y a d’abord les manifestations de pure solidarité avec la communauté afro-américaine. Depuis le samedi 30 mai, plusieurs rassemblements ont eu lieu en Europe : à Berlin, à Zurich en Suisse. A Londres, dimanche 31, aux cris de "Black Lives Matter" (la vie des Noirs compte). A Dublin, en Irlande, là c’était lundi 1er juin : plusieurs milliers de personnes dans les rues.
Les manifestations sont plus nombreuses encore chez le voisin des Etats-Unis, le Canada. Toutes les grandes villes ont connu des rassemblements depuis samedi : 10 000 personnes à Montréal, presque autant à Vancouver. Des incidents ont éclaté à Québec. Manifestation sous tension également à Toronto, où le sentiment de proximité avec la situation de Minneapolis est exacerbé. Parce que mercredi dernier, une jeune femme noire, Regis Korchinski-Paquet, est morte après être tombée du 24e étage d’un immeuble, après l'intervention de la police. Les circonstances exactes du drame sont assez floues, mais le soupçon de racisme pèse aussi sur une partie de la police canadienne.
Contre les violences policières au Brésil et au Nigeria
La violence policière est montrée du doigt également au Brésil et au Nigeria. Au Brésil d’abord, où en plus l’épidémie flambe. Le mot d’ordre "Black Lives Matter" a été traduit. Il devient "Vidas Negras Importam". Et c’est le slogan de centaines d’habitants des favelas de Rio qui se sont rassemblés dimanche 31 mai au soir devant le siège du gouvernement régional. Ces dernières semaines, avec la bénédiction du président d’extrême droite Jair Bolsonaro, les interventions policières se sont multipliées dans les favelas : elles ont provoqué la mort de 177 personnes en un mois. Dont le cas emblématique de João Pedro Mattos Pinto : cet adolescent de 14 ans a été tué lors d’un raid de policiers qui soupçonnaient la présence de narcotrafiquants dans la maison où il se trouvait.
Au Nigeria (le plus peuplé des pays africains, près de 200 millions d’habitants), la colère se décline sur le thème des violences faites aux femmes. Plusieurs faits divers récents ont frappé les esprits : une jeune femme de 18 ans, Jennifer, violée par cinq hommes. Une autre, Tina, âgée de 16 ans, abattue par un policier. Les réseaux sociaux, dans la foulée des émeutes aux Etats-Unis, se sont donc réveillés au Nigeria, pour réclamer justice. Et dénoncer la violence policière. Plusieurs rappeurs très connus dans le pays ont pris position. Wizkid, l’un des plus célèbres, a tweeté lundi : "La police américaine tue les Afro-américains, et la police nigériane tue les Nigérians".
Émotion chez les Palestiniens
En revanche, cela reste assez calme dans les territoires palestiniens, malgré un fait divers assez similaire à celui de Minneapolis. Samedi 30 mai au matin, la police israélienne a abattu à Jérusalem-Est un Palestinien de 32 ans qu’elle soupçonnait d’être armé. Sauf qu’Iyad Halak, c’est son nom, n’avait qu’un simple téléphone. Il était autiste et avait cherché à s’enfuir après avoir pris peur. Sur les réseaux sociaux, le slogan "Palestinian Lives Matter" est donc apparu aussitôt. Et les dirigeants de l’Autorité palestinienne ont comparé sa disparition à celle de George Floyd. Les obsèques du jeune homme, dimanche 31 mai au soir, ont réuni la foule, mais jusqu’à présent cela n’a pas été suivi de manifestations de véritable ampleur.
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