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L'ONU critique la faiblesse des "plans verts" dans les pays riches

C'est un nouveau signal d'alarme sur l'environnement et le réchauffement climatique : un rapport des Nations unies déplore le niveau beaucoup trop bas des investissements vertueux pour l'environnement dans les plans de relance post Covid.

Article rédigé par franceinfo - Jean-Marc Four
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le drapeau des Nations unies lors du Sommet d'action pour le climat 2019 dans la salle de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, le 23 septembre 2019. (LUDOVIC MARIN / AFP)

On se souvient de la chute des niveaux de pollution et d'émission de gaz toxiques un peu partout dans le monde lors du premier confinement. Un an plus tard, le redémarrage économique laisse penser que le monde d'après va décidément ressembler au monde d'avant. Une étude de l'université d'Oxford et du programme des Nations unies pour l'environnement, publiée mercredi 10 mars, montre du doigt les pays riches : seulement 18% des investissements annoncés dans les grands plans de relance sont qualifiés de vertueux pour l'environnement. Cette conclusion vient d'ailleurs confirmer une autre étude de la revue Nature parue une semaine plus tôt.

Ces plans, affirment l'ONU, ne vont permettre de résoudre aucune des crises environnementales en cours : le recul de la biodiversité, la pollution et surtout le réchauffement climatique. À ce rythme, l'objectif des accords de Paris (une réduction des émissions permettant une limitation du réchauffement de 1,5 degré à 2 degrés) paraît inatteignable. D'autant que ces plans de relance contiennent souvent, à l'inverse, des aspects très négatifs pour l'environnement, par exemple le développement de nouvelles infrastructures routières.

Une relance contestable pour le secteur aérien

Certains secteurs ou pays sont particulièrement montrés du doigt. Le plus critiqué, c'est l'aérien. On sait combien les compagnies aériennes subissent la pandémie de plein fouet. Et l'enjeu social est majeur, beaucoup d'emplois sont en jeu. Mais le rapport critique vivement l'absence de "conditions écologiques" dans les plans de renflouement des compagnies aériennes, par exemple aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne ou en Corée du Sud. Ces plans, le plus souvent, ne comportent pas d'obligation à respecter de nouvelles normes environnementales pour bénéficier des fonds de soutien. C'est une occasion ratée.

Certains pays sont aussi montrés du doigt comme l'Australie. Dans ce pays pourtant directement touché par le réchauffement climatique, le gouvernement conservateur de Scott Morrison fonde sa relance économique essentiellement sur les énergies fossiles, avec l'autorisation de nouvelles extractions minières. Épinglés également : le Chili, la Chine, le Japon, et les Etats-Unis. Mais pour ce dernier, le diagnostic va peut-être changer puisque l'évaluation porte sur la période Trump. Joe Biden doit dévoiler d'ici la fin du mois d'avril un programme ambitieux de lutte contre le réchauffement climatique.

La France épargnée

Il y a quand même des pays épargnés par la critique comme par exemple les pays nordiques : la Norvège, la Finlande et le Danemark. L'Allemagne est saluée pour son plan hydrogène. L'Espagne aussi pour ses gros efforts sur les énergies renouvelables. Puis la Turquie et la Pologne pour leur plan sur la conversion automobile à l'électrique. La France s'en tire plutôt bien aussi, avec son effort sur la rénovation thermique des bâtiments. Mais ce sont des exceptions : le diagnostic de ces rapports est sombre, et le pronostic inquiétant sur l'impact pour l'environnement. Les prochains sommets sur le sujet, qui auront lieu à Washington le mois prochain, puis à Glasgow à la fin de l'année (avec la COP 26), vont nécessiter un changement complet de braquet.

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