L'Asie centrale, nouvel eldorado au carrefour de l'Asie et de l'Europe

Vladimir Poutine est aujourd'hui en visite officielle au Kazakhstan. Les présidents turc et iranien sont, eux, en Ouzbékistan pour un sommet économique. Un défilé de chefs d'État en Asie centrale, une région qui attise les convoitises des grandes puissances.
Article rédigé par Christian Chesnot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Le 16e sommet de l'Organisation de coopération économique, qui regroupe, notamment, la Turquie, l'Iran et le Pakistan, le 9 novembre 2023, en Ouzbékistan. (TURKISH PRESIDENCY / MURAT CETIN / ANADOLU / AFP)

Pour Vladimir Poutine, l'Asie centrale est une porte de sortie stratégique pour desserrer l'étau des sanctions économiques occidentales qui frappent l'économie russe depuis la guerre en Ukraine. L'idée pour lui est de mettre en place de nouvelles routes commerciales avec ces anciennes républiques soviétiques.

Moscou veut lancer de grands projets énergétiques, notamment des gazoducs, et propose de vendre des centrales nucléaires ou hydroélectriques aux pays d'Asie centrale. Le mois dernier, le maître du Kremlin était au Kirghizistan, son premier voyage à l'étranger depuis le mandat d'arrêt lancé contre lui en mars par la Cour pénale internationale pour la déportation d'enfants ukrainiens.

Plus au sud, il y a l'Ouzbékistan, qui accueille, jeudi 9 novembre, un sommet économique régional. À Tachkent, la capitale, se tient la conférence de l'Organisation de coopération économique qui regroupe neuf pays, notamment la Turquie, l'Iran et le Pakistan. Là encore, il est question de projets énergétiques, de projets de transport. Les pays d'Asie centrale sont enclavés et cherchent des débouchés maritimes, notamment à travers le Pakistan. Et puis il y a une dimension politique. Ce type de forum montre que les pays de ce qu'on appelle le Sud Global cherchent de nouveaux modèles de coopération où les Occidentaux ne sont pas impliqués. Les routes de la soie de la Chine traversent l'Asie centrale. "L'architecture politique mondiale est en train de changer sous nos yeux", a déclaré le président ouzbek à l'ouverture de ce sommet.

La France veut renforcer sa présence économique

La France est intéressée par cette région longtemps délaissée et considérée comme un pré carré russe. C'était tout le sens du déplacement d'Emmanuel Macron début novembre au Kazakhstan et en Ouzbékistan. La France ne veut pas rester absente de ce nouvel eldorado et cherche à renforcer sa présence économique. Le sous-sol de ces pays regorge de ressources minières, notamment les métaux critiques comme le cobalt, le lithium, et le magnésium, autant de minerais indispensables à la transition énergétique. L'Asie centrale est également riche en pétrole, en mer Caspienne, et en uranium.

La France est sur les rangs pour vendre une centrale nucléaire au Kazakhstan qui lui fournit près de 40% de son uranium. Dans ce jeu d’influences multiples, l'idée pour Paris, c'est de multiplier les partenariats stratégiques avec ces pays, même s'ils sont dirigés par des pouvoirs autoritaires.

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