Guerre en Ukraine : l'armée ukrainienne remet au goût du jour les drones marins, la Russie s'intéresse aux drones sous-marins

Toute la semaine, "Un Monde d'avance" s'intéresse aux guerres et aux armes de demain. Aujourd'hui, focus sur l'utilisation de drones marins, appareils téléguidés remis au goût du jour par l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe, en février 2022.
Article rédigé par franceinfo, Eric Biegala
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le système PathMaster développé par Thales pour les marines françaises et britannique est constitué d’un drone de surface et de plusieurs outils sous-marins automatiques capables d’aller "pétarder" les mines repérées au lieu d’envoyer des plongeurs. (THALES)

Le principe de ces bateaux-bombes téléguidés n'est pas nouveau, l'Allemagne en avait conçu quelques-uns dès la Première Guerre mondiale. Mais à partir de 2022, l'Ukraine a réussi à mettre au point en quelques mois des engins d'un type entièrement nouveau, simples, peu chers et qui ont déjà fait beaucoup de dégâts parmi les bâtiments de la flotte russe en Mer Noire. Une coque très basse sur l'eau, chargée de 100 à 200 kg d'explosif, propulsée par deux moteurs de jet-ski, rapide - jusqu'à 80km/h - et très maniable. Ce drone est dirigé grâce à une caméra infrarouge embarquée et piloté à distance par liaison satellite. Les Ukrainiens ont ainsi réussi à frapper plusieurs bâtiments russes ancrés dans le port de Sébastopol en Crimée occupée.

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Un autre type de drone militaire marin est en cours d'essai en ce moment. Un système franco-britannique conçu par Thales, une sorte de dragueur de mines automatique, sans équipage, conjuguant un drone de surface bardé de capteurs pour repérer les mines et un robot sous-marin guidé par câbles et capable de placer des charges sur ces mines pour les faire ensuite exploser. Les Marines françaises et britanniques ont commandé chacune deux de ces dragueurs de mines automatiques.

Vers des drones sous-marins autonomes 

Les choses deviennent plus compliquées s'agissant de drones sous-marins, pour une raison simple, tout radioguidage sous l'eau est quasi impossible. Un drone sous-marin ne peut donc pas être piloté à distance, il faut qu'il s'oriente seul. Depuis 2016, les ingénieurs de Naval Group travaillent sur un démonstrateur de drone sous-marin océanique dont la navigation, sur plusieurs milliers de kilomètres, serait assurée par une Intelligence artificielle (IA). Le problème étant que les obstacles inconnus en plongée ne sont pas rares. En octobre 2021, un sous-marin d'attaque américain est d'ailleurs entré en collision frontale avec une montagne sous-marine non répertoriée.

Le poste de contrôle du PathMaster, opéré par deux personnes, tient dans un container mobile ordinaire. (THALES)

Mais le drone sous-marin autonome le plus terrifiant est le Poséidon : une torpille nucléaire russe, capable de naviguer en autonomie complète sur 10 000 kilomètres à des vitesses dépassant les 185 km/h, et de faire exploser sur sa cible, un port ou une ville côtière, une charge de plusieurs mégatonnes, soit plusieurs milliers de fois la bombe d'Hiroshima. Les autorités russes ont annoncé le déploiement du Poseidon pour 2027. Mais les annonces du Kremlin, comme les caractéristiques de ses armements sont évidemment sujettes à caution, comme on a pu le vérifier depuis le début de la guerre en Ukraine.

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