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"Force de Sibérie" : un gazoduc géant entre la Russie et la Chine

Les dirigeants chinois et russe ont inauguré en grande pompe lundi 2 décembre "Force de Sibérie", le premier gazoduc reliant la Russie et la Chine. Un projet titanesque.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une portion du gazoduc entre Chine et Russie. (WANG JIANWEI / XINHUA)

A terme, "Force de Sibérie" sera l'un des gazoducs les plus longs au monde : plus de 3 000 kilomètres à travers les forêts de pins et les sols gelés, pour relier les gisements de Sibérie orientale à la ville de Shanghaï (plus que la distance entre Paris et Moscou). Il faudra tout de même attendre 2022-2023, quand la Chine aura achevé sa propre portion sur son territoire.

C'est par visioconférence, lundi 2 décembre, que les présidents russe et chinois, Vladimir Poutine et Xi Jinping, ont communiqué sur cet événement qu'ils ont qualifié "d'historique" : cérémonial millimétré, musique grandiloquente, équipes au garde à vous. "Vous avez ma permission", a dit le premier Vladimir Poutine. "Ouvrez les vannes !"

Un chantier titanesque

Près de 10 000 personnes ont déjà travaillé sur ce chantier, lancé en 2014, dans des régions où les températures peuvent atteindre les -50 degrés.

Tous les chiffres donnent le tournis : "Force de Sibérie" acheminera chaque année en Chine 38 milliards de mètres cubes de gaz russe. Ca paraît beaucoup... mais c'est moins de 10% de la consommation annuelle de l'Empire de milieu, dont l'appétit énergétique est insatiable. Le contrat d'approvisionnement global, signé après dix ans de négociations, est de 400 milliards de dollars sur trente ans.

Moscou regarde vers l'Asie

Depuis le conflit en Ukraine, les relations de Vladimir Poutine avec ses traditionnels partenaires occidentaux se sont tendues ; le président russe regarde ostensiblement vers l'orient. Cette manne financière (si le projet est rentable) va d'ailleurs faire contrepoids aux sanctions européennes et américaines qui pèsent sur le budget russe depuis l'annexion de la Crimée en 2014.

Jusqu'ici, les ventes de gaz à l'Europe et à la Turquie assuraient l'essentiel du chiffre d'affaires de Gazprom, le géant public du gaz russe. La Russie ne tourne pas encore le dos à ses principaux clients. Deux autres "tubes" vont être lancés dans les prochaines semaines : l'un avec l'Allemagne, le "Nord Stream 2", l'autre avec la Turquie.

Mais à terme, les équilibres risquent de changer. Moscou et Pékin sont déjà en pourparlers pour la construction d’un autre pipeline, "Force de Sibérie 2".

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