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En Californie, une loi qui interdit d'interdire les coupes afro et dreadlocks entrera en vigueur le 1er janvier

L'État américain interdit "la discrimination raciale fondée sur les cheveux" avec une loi qui autorise le port de la coupe afro, des tresses ou des dreadlocks à l'école ou sur le lieu de travail.

Article rédigé par franceinfo, Valérie Crova
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La sénatrice américaine Holly Mitchel, le 6 juillet 2019 en Louisiane. (PARAS GRIFFIN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

En Californie, une loi interdisant la discrimination raciale fondée sur les coupes de cheveux doit entrer en vigueur mercredi 1er janvier. C'est une femme, Holly Mitchell, qui a rédigé et défendu ce texte adopté en juillet dernier.

Sénatrice démocrate de Los Angeles, Holly Mitchell est une afro américaine de 55 ans qui porte souvent des micro tresses. Au moment de son adoption à l'unanimité, elle a expliqué que cette loi représentait un symbole pour tous les Californiens noirs qui souhaitent porter leurs cheveux au naturel, sans avoir à les lisser par exemple, et "qui ne veulent pas céder aux pressions exercées par des normes euro-centrées", a-t-elle ajouté.

Une discrimination bien réelle aux Etats- Unis

La presse américaine s'est fait l'écho de plusieurs cas de discrimination capillaire dans le pays. Il y a notamment eu celui d'un lycéen noir du New Jersey qui a été obligé de couper ses dreads locks après qu'un arbitre, connu pour ses propos racistes, lui a demandé de choisir entre sa coiffure ou participer à un combat de lutte. Le jeune homme avait plié. Mais devant l'humiliation de la scène, au cours de laquelle Andrew Johnson se fait couper les cheveux devant tout le monde, le gouverneur démocrate du New Jersey avait promis que l'affaire n’en resterait pas là. Il a tenu parole : il y a 10 jours, il a lui aussi signé une loi contre la discrimination raciale fondée sur les cheveux.

Le New Jersey est le deuxième état après la Californie et la ville de New York à adopter le Crown Act. La société évolue timidement, dans un pays où il faut encore compter avec un certain conservatisme, mais beaucoup y voient une nouvelle page qui s'écrit dans l'histoire des Etats-Unis.

Une amende allant jusqu'à... 250 000 dollars

À compter du 1er janvier, plus aucune école de Californie ne pourra refuser un jeune sous prétexte que sa coupe de cheveux n'est pas réglementaire. Il en sera de même dans le cadre d'une recherche de logement ou d'un emploi. Les employeurs qui refuseraient un travail à une personne portant des dreads locks seront désormais passibles d'une amende qui va jusqu'à 250 000 dollars à New York ! Ils auront en revanche la possibilité de faire appliquer des règlements comme le port d'un filet sur les cheveux pour respecter les normes d'hygiène.

Si porter une coupe afro s'apparentait à un acte militant dans les années 60, c'est aujourd'hui davantage un choix esthétique. L'armée américaine l'a bien compris alors que 18% de ses recrues sont des afro américains. L'armée de terre autorise depuis 2017 les soldats, hommes et femmes à porter des tresses ou des dreadlocks à condition qu'il soient inférieurs à un demi pouce. Idem pour celles et ceux qui servent dans les Marines.

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