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Cannes, un festival de palmes. "L'empereur Kurosawa était dans une sorte d'apogée" lorsqu'il est sacré en 1980

Pour célébrer les 70 ans du festival de Cannes, chaque jour sur franceinfo, Thierry Frémaux, le délégué général du festival, raconte ces épisodes et ces palmes qui ont marqué l’histoire de la Croisette. Ce dimanche, "La porte de l’enfer" et "Kagemusha, l’ombre du guerrier", deux classiques du cinéma japonais.

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Le réalisateur japonais Akira Kurosawa, lors de la montée des marches de la 33e édition du festival de Cannes en 1980. Il remportera la palme d'or ex æquo pour "Kagemusha, l'ombre du guerrier". (DANIEL GALLI / AFP)

Le Japon est un grand pays du cinéma. Avant Shōhei Imamura, d'autres cinéastes japonais ont été primés à Cannes. Le premier est Teinosuke Kinugasa, pour La Porte de l'enfer, en 1954. À l'époque, ce "grand prix" est vivement contesté, le film est jugé trop classique. "On est dans une sorte de classicisme, de grande œuvre, reconnaît Thierry Frémaux. Cannes n'a pas donné que de grandes palmes d'or radicales ou novatrices du point de vu de l'histoire esthétique du cinéma." 

En 1980, la palme d'or revient à Kagemusha, l'ombre du guerrier, d'Akira Kurosawa, ex æquo avec All That Jazz de Bob Fosse, deux films qui seront projetés en version restaurée à Cannes Classics cette annéePour franceinfo, le délégué général du festival de Cannes revient sur la genèse du film : "Kurosawa, qu'on appelait 'l'empereur', était dans une sorte d'apogée de projet. Ce film était si cher que, quand George Lucas et Francis Ford Coppola ont su qu'il avait du mal à se monter, ils ont décidé de solliciter la Warner pour que le film puisse se faire".

Kurosawa, "pas assez japonisant"

Pour Thierry Frémaux, avec Kagemusha, "on est dans un Kurosawa de la fin, celui qui a trouvé un style où il incarne l'histoire de son pays". Car, jusque-là, Akira Kurosawa était "considéré comme pas assez japonisant". Il est pourtant l'un des cinéastes "qui a le plus influencé les autres cinéastes", estime le délégué général du festival de Cannes. Ses Sept samouraïs (1954), par exemple, sont à l'origine de deux remakes américains. Son film Yojimbo (1961) a été adapté par Sergio Leone dans Pour une poignée de dollars (1964). "C'est parce que, tout simplement, il était dans une liberté totale", conclut Thierry Frémaux.

De La Grande bouffe à Ken Loach, en passant par les grands moments du cinéma italien, les films audacieux et les années à scandale, chaque jour, en attendant la cérémonie d'ouverture du 70ème festival de Cannes, franceinfo raconte ces palmes qui ont marqué l'histoire du festival avec son délégué général, Thierry Frémaux, et Thierry Fiorile, spécialiste du cinéma à franceinfo. Chacun des 35 épisodes s'articule autour d’une thématique.

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