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Cannes, un festival de palmes. En 1982, le sacre du cinéaste turc Güney pour un film écrit en prison

Pour célébrer les 70 ans du festival de Cannes, chaque jour sur franceinfo, Thierry Frémaux, le délégué général du festival, raconte ces épisodes et ces palmes qui ont marqué l’histoire de la croisette. Ce dimanche, la Turquie à l'honneur à Cannes en 1982 et 2014.

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Yılmaz Güney et sa femme Fatosh lors du festival de Cannes 1982. Le réalisateur s'est évadé d'une prison turque et finit son film en France, "Yol, la permission" reçoit la palme d'or ex æquo. (FONDATION INSTITUT KURDE DE PARIS)

Cannes, révélateur des cinémas du monde. Pour franceinfo, Thierry Frémaux revient sur les deux palmes d'or attribuées à la Turquie. En 1982 : Yol, la permission, de Yılmaz Güney est ex æquo avec Missing de Costa Gavras. Au micro de Thierry Fiorile, le délégué général du festival de Cannes rappelle que Yılmaz Güney "était un activiste" qui "a écrit le film et dirigé certaines scènes lorsqu'il était en prison" avant de parvenir à s'évader et de rejoindre la France où il monte son film.

Un festival de palmes. La Turquie à l'honneur en 1982 et en 2014 à Cannes.

Yol, la permission est une "histoire assez simple", analyse Thierry Frémaux, mais "la fragilité de la mise en scène, liée à son mode de production, en fait aussi la force", selon lui. Surtout, cette palme d'or a contribué à construire "l'une des légendes qui ont fait de Cannes une terre de liberté", affirme le délégué général du festival. Yılmaz Güney est mort d'un cancer en 1984, à l'âge de 47 ans, alors qu'il était en exil en France.

Scène de "Yol, la permission" de Yılmaz Güney, palme d'or ex æquo en 1982 à Cannes. (GÜNEY FILM, ISTANBUL)

Dans son documentaire Chambre 666, réalisé lors du festival de Cannes en 1982, Wim Wenders filme 11 réalisateurs parler de l'avenir du cinéma, dont Yılmaz Güney qui n'apparaît pas à l'écran, il se cache car le gouvernement turc a demandé son extradition (interview à 21'23") : 

En 2014, le Turc Nuri Bilge Ceylan, un habitué de Cannes, obtient la palme d'or pour Winter sleep. "Nuri est un cinéaste photographe au départ, explique Thierry Frémaux. Il utilise le cinéma en le réinventant". Son cinéma "bouscule les certitudes", à l'instar de son précédent film Il était une fois en Anatolie, qui avait suscité des sifflets d'admiration du président du jury en 2011, Robert de Niro, parce que le cinéaste vient donner "des nouvelles" de la Turquie "par les films", explique Thierry Frémaux.

Le réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan, félicité par la présidente du jury, Jane Campion, après avoir reçu la palme d'or pour "Winter sleep" à Cannes en 2014. (VALERY HACHE / AFP)

De La Grande bouffe à Ken Loach, en passant par les grands moments du cinéma italien, les films audacieux et les années à scandale, chaque jour, en attendant la cérémonie d'ouverture du 70ème festival de Cannes, franceinfo raconte ces palmes qui ont marqué l'histoire du festival avec son délégué général, Thierry Frémaux, et Thierry Fiorile, spécialiste du cinéma à franceinfo. Chacun des 35 épisodes s'articule autour d’une thématique.

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