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Faut-il encore s'offrir des cadeaux pour la Saint-Valentin ?

Emma Haziza revient chaque samedi sur une actualité autour du climat, de l’environnement, et propose des solutions. Samedi 11 février, la Saint-Valentin qui cache une véritable catastrophe tant écologique qu'humaine.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Des bouquets de roses sont en vente pour la Saint-Valentin chez un fleuriste à Nairobi, le 14 février 2018. (SIMON MAINA / AFP)

Au moment de la Saint-Valentin, notre moitié attend cette petite attention qui nous fera rougir et nous rendra heureux. Mais derrière tous les cadeaux phares, on découvre qu’il se cache des choses bien moins glamour.

Les chocolats, ces petits cœurs qui nous font fondre, sont le fruit d'une culture intensive du cacao. Il s’agit de la première cause de déforestation en Afrique de l’Ouest qui concentre les trois-quarts de la production mondiale. Derrière nos carreaux de chocolat se cachent l’extinction massive de nos éléphants, hippopotames, pangolins, léopards…

Déforestation, exploitation d'enfants...

Mais d'où vient le chocolat ? Les graines de cacao viennent des cacaoyers, ces petits arbustes qui poussent en milieu tropical. Afin de répondre à la demande mondiale et européenne, on n’a pas le choix que de rayer de la carte des forêts tropicales pour y planter ces petits arbres. La Côte d’ivoire et le Ghana sont les plus touchés par cette déforestation : en Côte d'Ivoire, on parle de 93% des forêts rayées de la carte de sept des 22 espaces protégés du pays.

Derrière nos chocolats, près de deux millions d’enfants sont exploités dans cette culture intensive du cacao, tandis que le salaire moyen en Côte d'Ivoire est de 46 centimes par jour. De plus, il y a un impact sur le cycle de l'eau. Si on enlève des forêts, on vient complètement déstructurer le cycle de l'eau, on a aussi besoin d'extraire massivement de l'eau dans les nappes phréatiques. Nos forêts sont aussi un moyen de capter le carbone, on se tire donc une balle dans le pied.

Peut-on offrir des roses ? Le 14 février, nous ne trouverons pas de roses près de chez nous. On les importe alors soit d’Afrique, soit des Pays-Bas grâce à leur serres qui permettent de faire de la fleur en agriculture intensive. Elles arrivent en avion depuis le Kenya, entourées de cellophane… Sans compter des lacs asséchés, des produits phytosanitaires et des pesticides qui rendrait plus dangereux d’humer une rose que de mettre sa tête derrière un pot d’échappement.

Or éthique, fleurs séchées, coton bio...

Quelles solutions ? Choisir des chocolats plutôt faits par de grands chocolatiers, issus de productions protégées. Mais aussi l’or éthique, avec du coton biologique, cosmétiques bio sans déchets solidaires, des box pour jardiner, du bon vin bio végan, ou même des fleurs séchées…  

Et puis les solutions qui là ne demandent pas beaucoup de consommation : lumière tamisée, petit repas avec des produits locaux fait avec amour, une activité en amoureux… Il va falloir se poser des questions sur nos modes de consommation, et c'est quand même toujours intéressant de savoir ce qui se cache derrière ces événements.

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