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Les douleurs de l’exil : réfugiés et transports

La journée mondiale des réfugiés, qui a eu lieu le 20 juin, a pour objectif de rappeler que le phénomène s’aggrave partout dans le monde, et même aux portes de l'Europe.

Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 676 min
3.300 décès en mer en 2021. Des réfugiés qui risquent leur vie dans des embarcations précaires. La crise des réfugiés ne cesse de s'aggraver. (Illustration) (LUIS DIAZ DEVESA / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

Selon le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, près de 5 millions de d’Ukrainiens ont été contraints de quitter leur pays, la plupart répartis en Europe, dont 1,2 million en Pologne. Plus largement, les crises de toutes sortes - la sécheresse, la maladie, et bien évidemment les conflits - ont contraint 84 millions de personnes dans le monde  à quitter leur foyer.  

3.300 décès en mer en 2021  

Dans ces migrations, tous les moyens sont bons pour traverser les frontières, y compris les frêles embarcations en mer, qui font toujours de nombreuses victimes. Selon les Nations Unies, 3.300 personnes ont été déclarées décédées ou portées disparues en mer en 2021. Mais selon des associations comme Pilotes volontaires, ce chiffre est largement sous-estimé. Cette association, créée par José Benavente, survole les mers en avion depuis 4 ans pour repérer les bateaux en détresse, avant qu’il ne soit trop tard.   

“On se retrouve très souvent à repérer des embarcations extrêmement précaires, qui ne sont absolument pas adaptées à une traversée, quelle qu'elle soit, et encore moins à la haute mer. Parfois, certains continuent à naviguer tant bien que mal mais vont clairement périr, s’ils ne sont pas repérés et secourus rapidement.”

José Benavente, fondateur de l'association Pilotes volontaires

à franceinfo

L’horreur du voyage  

La traversée n’est qu’une partie émergée de l’iceberg, puisque l’horreur du voyage est partout : après avoir souvent fui conflits, persécutions et famines dans leurs pays d’origine, les réfugiés sont victimes d’agressions, qui ciblent plus particulièrement les femmes. Claudy Rio, accompagnatrice de réfugiés à Aviation sans frontières, partage le souvenir d’une de ses missions :

“Une fois, je suis arrivée à Entebbe, en Ouganda, pour prendre en charge une enfant de quinze ans et demi, et une autre petite de deux ans. Je pensais que c’était deux sœurs mais, une fois sur place, je me suis rendue compte très vite que c’étaient une maman et son fils. Ils avaient fui le Soudan. Elle poursuit : Je n’ai pas su son histoire réelle, mais je n’ai pas pu m’empêcher de penser que ce n’était pas un enfant qu’elle avait désiré, et on pense évidemment au pire.”  

Ainsi, plus de 5.000 réfugiés ont été accompagnés par des bénévoles, la plupart issus de personnels navigants d’Air France, qui sont formés à l’écoute des passagers et ont de bonnes notions de secourisme.

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