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Un nouveau fleuron industriel français prend la poudre d'escampette

Un nouveau géant mondial des services parapétroliers va voir le jour avec la fusion du français Technip et de l’américain FMC Technologies. La crise du pétrole est une nouvelle fois passée par là
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Technip La Défense  © Maxppp)

Les groupes de services travaillent avec les gros pétroliers. Moins d’activité pour ces gros pétroliers en aval, ce sont moins de commandes pour les fournisseurs en amont.

La récente chute des prix du baril est encore dans tous les esprits et les plans stratégiques des entreprises. Même si les cours du brut remontent un peu, le mal est fait et les entreprises continuent de se serrer les coudes pour réduire les coûts et accélérer leur croissance.

Le français Technip va donc se marier avec l’américain FMC Technologies. Chiffre d’affaires global attendu près de 18 milliards d’euros, mais des économies surtout : 360 millions d’économies d’échelles en année pleine à partir de 2019. Organisation, structures, immobilier… tout y passera, sauf l’emploi promet-on du côté des deux entreprises. Il faut dire que FMC a déjà dégraissé : moins 6000 emplois ces derniers mois.

 

Qui sont ces deux groupes et à quoi va ressembler l’opération

 Technip est issu de l’Institut Français du Pétrole. Il est spécialisé dans les canalisations sous-marines, les assemblages de câbles électriques et la fibre optique. De son côté, FMC participe de tout ce qui est infrastructures extérieures. Le regroupement des deux créera un géant mondial de la production et transformation du pétrole et du gaz avec 49.000 salariés au total.

Chaque jour compte dans la compétition mondiale. Cette annonce Technip - FMC Technologies intervient quelques semaines après l’échec du regroupement des deux leaders mondiaux, les américains Haliburton et Baker Hughes pour des raisons de concurrence.

 

Le siège du groupe sera basé à Londres… pour des raisons de neutralité entre les deux entreprises

 Officiellement, l’installation du siège de la nouvelle entité à Londres ne se fera pas pour des raisons fiscales, mais c’est à nouveau le départ du centre de décision d’un fleuron français de l’industrie après Alstom, Rhodia, Alcatel, Lafarge.

Les parités d’actions et de gestion sont promises et c’est le patron français de Technip qui doit prendre la présidence exécutive du conseil d’administration, l’américain se contentant de la direction générale. Mais les histoires s’écrivent parfois autrement au final. On l’a vu notamment avec le rapprochement Lafarge-Holcim : le français Bruno Lafont devait prendre les rênes du groupe avant d’être écarté à la dernière minute.

L'Etat français veiller au grain

L’Etat français qui détient environ 7% de Technip via Bpifrance affirme qu’il restera un actionnaire durable de l’entreprise. Mais quelle sera sa réelle marge de manoeuvre, une fois dilué dans un géant mondial confronté à la violente compétition internationale ? Aujourd’hui, c’est choisir de survivre en passant des alliances au risque d’être phagocyté, ou mourir à petit feu.

Les enquêtes ne cessent de louer l’attractivité de la France, certes. Mais surtout pour les entreprises internationales qui viennent faire leur marché dans l’hexagone et, malheureusement de moins en moins lorsqu’il s’agit de conserver les centres de décision des nouveaux molosses industriels.

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