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Sommet social : trop de court terme, pas assez de long terme

Retour sur le sommet social qui réunissait hier à l’Elysée gouvernement et partenaires sociaux autour du Président de la République… sur le plan économique, vous êtes resté sur votre faim Emmanuel.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Franceinfo (Franceinfo)

Et bien oui parce que on a vu émerger des mesures dites d’urgence mais qui reportent les décisions concernant les principaux points d’achoppement à la fin janvier (je veux parler de la fameuse TVA censée alléger le coût du travail ou encore des arbitrages sur les accords qui sont censés permettre aux entreprises de négocier la durée du travail en cas de difficultés). On reste sur notre faim également en ce qui concerne le terme "redéploiement" budgétaire. On va-t-on aller chercher les 430 millions d'euros annoncés ? Quels budgets va-t-on ponctionner ? Quels ministères seront mis à contribution ? Sur tous ces points : silence radio.

Sur le fonds, que doit-on retenir des mesures annoncées ?

Certains esprits chagrin ne manqueront pas de souligner le saupoudrage : cent millions d'euros iront au développement de l'activité partielle pour éviter les licenciements, cent autres à l'exonération de charges pour l'embauche de jeunes dans les très petites entreprises, 150 à la formation des chômeurs ; embauche de 1000 personnes à Pôle Emploi… autant de « mesures d’urgences » pour faire face à la gravité de la situation, certes, mais qui ne répondent pas aux enjeux du long terme qui s’imposent pourtant dès aujourd’hui pour assurer notre compétitivité.

Et puis il y a ce projet de future banque pour financer les PME industrielles...

Oui, mais c’est déjà le rôle d’établissements comme Oseo, le Fonds stratégique d'investissement ou encore de la Caisse des Dépôts et Consignations. Est-ce réellement utile d'ajouter une structure à une structure ? En fait, l'Elysée veut gagner du temps d’ici l’élection présidentielle dans un contexte budgétaire très très serré. Fragilisé par la perte du AAA alors qu’il avait fait de ce sujet une priorité nationale, hier le Président de la République a préféré ménager ses interlocuteurs. Ce sommet social restera surtout marqué comme celui du dialogue avec les syndicats... mais le secrétaire général de la CFDT, François CHEREQUE, a assez bien résumé la situation la donne à sa sortie de l’Elysée hier : avancées utiles mais inquiétudes persistantes.

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