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Nucléaire EDF, la stratégie du partage des risques

EDF construira donc deux réacteurs nucléaires de nouvelle génération EPR en Grande-Bretagne avec les chinois. Les accords ont été signés mercredi 21 octobre lors de la visite du président chinois à Londres. Peut-on dire qu’une seconde vie commence pour l’industrie nucléaire française ?
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Nucléaire EDF, la stratégie du partage des risques © Maxppp)

Renaissance est un bien grand mot. EDF est déjà présente en Grande-Bretagne depuis dix ans et y gère les quinze centrales dont est doté le pays, et qui ont pris un coup de vieux. Il faut renouveler le parc.

Le site d’Hinkley Point – sud-ouest de l’Angleterre – c’est la première commande de réacteur nucléaire en occident depuis la catastrophe de Fukushima en 2011. Crucial pour l’opérateur français en termes d’image, à l’heure des déboires de l’EPR à Flamanville dans la Manche, et la déroute financière de son partenaire Areva.

 

La Chine – dont le groupe étatique CGN – finance le tiers du projet. N’est-ce pas une perte de souveraineté pour EDF ?

 

A terme, ce partenariat permettra à l'opérateur français de travailler avec les chinois sur deux autres centrales en Grande-Bretagne. Des centrales de technologie chinoise, certes, mais en réalité, pour EDF, ce partenariat revient à sécuriser les investissements. Les travaux à Hinkley Point vont durer 10 ans et coûter la bagatelle de 25 milliards d’euros.

Plus largement, partout dans le monde, porter des projets nouveaux nécessitera à l’avenir de partager les risques. C’est ce qui est expérimenté en Grande-Bretagne.

Il y a tellement d’incertitudes sur la concurrence entre les différentes technologies bas carbone (nucléaire, renouvelable, etc…) que, plus on mutualise la prise en charge des risques, moins importantes seront les éventuelles déconvenues.

C’est peut-être, sur le fond, la principale leçon à retenir de ce dossier.

L’occasion, aussi, pour la Chine de se refaire une beauté sur d’autres plans *

 

La politique énergétique de la Chine est l’autre enjeu. Pékin a bien compris qu'il était nécessaire de se remettre en question pour faire oublier son modèle basé aujourd’hui sur le charbon. Modèle énergétique désormais insoutenable sur le plan environnemental.

Une demie douzaine de centrales nucléaires va être inaugurée chaque année dans l’Empire du Milieu… c’est absolument essentiel pour la stratégie bas carbone amorcée par Pékin dans le cadre de la COP21. Il faut à la Chine disposer d’un nucléaire sûr.

Les chinois ont leur technologie mais ils ont besoin de partenariats fiables pour être crédibles. EDF est pour eux l’une des solutions idéales.

 

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