Le RSI dans le collimateur d'Emmanuel Macron
Une semaine sans déclaration tonitruante d’Emmanuel Macron, c’est comme un jour sans pain.
Cette fois, au moins, le sujet fait consensus car, de droite à gauche, le sujet RSI est très polémique. Le RSI, c’est la sécurité sociale des indépendants, artisans, commerçants et professions libérales. Un peu plus de six millions de chefs d’entreprises y sont affiliés avec leur famille.
Cette sortie entre les deux tours des élections régionales n’est peut-être pas si innocente.
Sujet très politique
La déclaration a été faite devant un parterre d’artisans… un vivier électoral important plutôt classé à droite. Or, le RSI qui cristallise le mécontentement général n’est pas une invention de la gauche. Bien au contraire.
Destiné à unifier les différents systèmes de protection sociale, le RSI a été inventé par le gouvernement Raffarin en 2005, porté à l’époque par le ministre des PME Renaud Dutreil, aujourd’hui exilé aux Etats-Unis, et le ministre de la Santé Xavier Bertrand.
Tout un symbole qui est devenu une usine à gaz. La Cour des comptes a même parlé l’année dernière de "catastrophe industrielle", entre les erreurs de calculs de cotisations, les retards de paiements, la jungle administrative, etc…
Le gouvernement a-t-il une solution de remplacement ?
A l’instar de beaucoup d’objets de consommation courante, le RSI semble frappé, lui aussi, d’obsolescence programmée.
La réforme dans les semaines qui viennent, non. L’assurance que Bercy y réfléchisse activement, oui.
Le RSI restera-t-il indépendant ou rejoindra-t-il d’autres structures comme la Mutualité Sociale Agricole ? Le gouvernement acceptera-t-il de séparer pour de bon les systèmes informatiques (le RSI est contraint d’utiliser les logiciels des URSSAF qui ne sont pas adaptés à ses missions, d’où les erreurs en cascade) ?
Trop de petits patrons pâtissent de ce système qu’une nouvelle direction opérationnelle a pourtant essayé de moderniser aux cours des dernières années, non sans mal et avec beaucoup d’ardeur.
Emmanuel Macron vient d’ouvrir de nouvelles pistes et un nouveau chantier. Etait-ce le bon moment ? Au ministre de prouver qu’il a de la suite dans les idées après le second tour des élections régionales.
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