L'information a étéofficialisée ce lundi matin. Les conseils d'administration des deux groupesavaient déjà donné leur feu vert samedi. Le nouvel ensemble pèsera 30 milliardsd'euros de chiffre d'affaires et emploiera 130.000 personnes.Holcim est aujourd'huile numéro un mondial du ciment, Lafarge le numéro deux . Ils espèrent finaliserleur fusion au 1er semestre 2015. Concrètement, l'opération prendra la formed'une offre publique d'échange (une OPE) lancée par le Suisse sur sonconcurrent français au taux d'une action Holcim pour une action Lafarge.***Sait-on où sera baséle siège du nouveau groupe ?* Lafarge-Holcim serabasé en Suisse, et côté aux bourses de Paris et Zurich . Pour ne pas se heurter àune opposition des autorités de la concurrence, ils vendront des actifs. Ilfaut dire que le nouvel ensemble aurait une position largement dominante enEurope mais aussi aux Etats-Unis, au Canada et au Brésil.Le groupe sera baséen Confédération helvétique mais les commandes opérationnelles reviendront aupatron de Lafarge, le français Bruno Lafont. Le Président, lui, sera suisse.***Pourquoi cette fusion? Peut-on parler d'un mariage de raison ?* Clairement oui. Ils'agit de répondre à plusieurs défis. D'abord faire face à une demande qui n'apas retrouvé ses niveaux d'avant crise de 2008. Une passe sérieusementdifficile au moment où les cimentiers des paysémergents prennent de plus en plus de place sur le marché international. Lesmexicains et les chinois montent en gamme et continuent de gagner encompétitivité.Lafarge-Holcimbénéficiera de complémentarités géographiques sans toucher, normalement, auxeffectifs dont le groupe aura besoin pour tourner. Bruno Lafont promet que lafusion ne donnera lieu à aucune fermeture d'usine . Enfin, l'alliance sera aussiet surtout l'occasion de mieux faire face à la cherté des prix de l'énergie.***Peut-on parler demouvement général dans tous les secteurs industriels ?* Ces rapprochementsont un sens. Les entreprises, quelle que soit leur taille, ont beaucoupsouffert de la crise ces dernières années. La reprise pointe le bout du nez etles groupes grossissent volontairement pour être plus solides et accompagner lemouvement.En France, c'est lecas dans la télephonie mobile (cf. la bagarre autour de SFR), dans le secteur dubricolage - perspective de rachat de MrBricolage par le britannique Kingfisherqui détient déjà Castorama. Donc, oui, nous allons continuer d'assister à cegenre de regroupements. Pour l'heure, l'opération Lafarge-Holcim est vraimentun très gros morceau.