Guerre contre Daech, quel coût ?
Nous avons affaire ici à une guerre d'un genre particulier. Ce n'est pas une guerre conventionnelle dans laquelle deux pays s'affrontent. Il s'agit de frappes sporadiques contre Daech en Syrie, très certainement bientôt en Irak, ce qui confère à ce conflit un caractère protéiforme.
Quelques chiffres permettent de montrer l’ampleur des sommes en jeu. Le coût officiel d’une heure de vol d’un Rafale est de 14.000 euros… selon certaines sources, la réalité serait plutôt le double.
Le porte-avions Charles de Gaulle : 50.000 euros l’heure d’intervention ; un sous-marin : environ 10.000 euros. A quoi il faut ajouter, bien sûr, missiles et munitions.
Pas d'endettement
Il s’agit là du coût d’utilisation normal des appareils et non le surcoût engendré par la guerre.
Que ces moyens soient déployés en opération extérieure ou non, ils coûtent autant (hors armement, les avions et leurs pilotes volent pour entrainement, formation, etc…).
En réalité, le budget de la guerre, c'est le budget du ministère de la Défense. Pour 2015, ce budget s’élève à environ 32 milliards d’euros.
On ne peut pas exclure un dépassement de ces budgets si la guerre dure plus longtemps que prévu
Que fait l’Etat s’il y a dépassement ? Il procède par rallonges budgétaires. On appelle cela les ''décisions budgétaires rectificatives'', qui passent par voie parlementaire et mouillent la majorité comme l’opposition.
Tout dépassement de budget en cas d’engagement plus long que prévu est voté par le Parlement. Et il vaut mieux car, si dépassement il y a, on peut vite monter à plusieurs milliards d’euros... autant qu’il y ait consensus entre représentants de la Nation.
Peut-on comparer les opérations extérieures auxquelles la France a participé ?
Aucun conflit n'est comparable. Si l’on se réfère au Kosovo, en 1999, les frappes aériennes avaient duré près de 80 jours et la France avait porté environ 10% de l’effort de la coalition. 48 sorties par jour à l’époque. Aujourd'hui, impossible de dire combien de temps dureront les opérations extérieures. Ce qui n’entame pas la volonté de la France d’occuper le terrain, coûte que coûte, face à un ennemi bien particulier.
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