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Elections législatives sous emprise économique et sociale

Dimanche, 1er tour des élections législatives. La gauche entend conforter la majorité présidentielle. La manière dont les dossiers économiques et sociaux ont été traités depuis la présidentielle est-elle de nature à convaincre l'opinion ?
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

35 jours pour convaincre, c'est court mais on peut dégager
quelques grandes lignes selon le principe de la carotte et du bâton. Du côté de
la carotte, François Hollande a activé certaines promesses de campagne, bien
qu'il faille encore régler tous les détails. Le coup de pouce au SMIC, les
retraites, la revalorisation de l'allocation rentrée scolaire, la moralisation
du salaire mirobolant de certains grands patrons... à quoi on ajoutera quelques
petits gestes qui pourraient porter la patte présidentielle en coulisse...
exemple : la SNCF renonce à appliquer le principe d'une journée de carence
lors d'arrêts maladie à ses nombreux fonctionnaires. La mesure a été annulée
hier alors que la justice devait se prononcer le 26 juin.

Voici pour la bouteille à moitié pleine... qu'en est-il de la
partie à moitié vide ?

Il y a les incertitudes autour des réelles capacités de la
France à contenir ses finances publiques et de continuer à convaincre les
marchés (les taux bas auxquels Paris emprunte actuellement devraient permettre
à l'Etat d'économiser 1 milliards d'euros). Le gouvernement a donc tout intérêt
à conserver cette confiance des opérateurs sur le long terme. Le Premier
Ministre Jean-Marc Ayrault, et le Ministre de l'Economie Pierre Moscovici, ont
beau répéter à l'envi " nous serons dans les clous "... l'équation
semble de plus en plus difficile. A tel point que, concrètement sur le terrain,
on assiste à des annulations de chantiers de la part de municipalités (comble
du paradoxe à l'heure du débat sur la relance : un projet autoroutier de 750
millions d'euros autour de Strasbourg vient d'être abandonné, officiellement
pour vice de forme juridique. C'est autant de travail en moins pour les
entreprises du BTP). Quant à la pression des écologistes... beaucoup voient
d'un mauvais œil le fait que le dossier du Grand Paris ait été confié à Cécile
Duflot qui y est vivement opposée. Enfin, à quelle sauce fiscale serons-nous
mangés ?... je vous rappelle cette petite phrase prononcée lundi par Martine
Aubry : " des impôts complémentaires peuvent fournir d'énormes marges de
manœuvres ". La sauce risque d'être plus aigre que douce.

Et puis il a d'autres enjeux à plus long terme sur lesquels
François Hollande a commencé à travailler.

L'Europe... mais Angela Merkel a haussé le ton hier... la
Chancelière allemande a clairement rejeté les demandes de Paris sur le pacte
budgétaire... les couteaux sont tirés.** Le chômage... il vient de passer la
barre des 10% de la population active (DOM TOM inclus)... enfin, les plans
sociaux. On attend particulièrement le ministre du redressement productif,
Arnaud Montebourg, sur le dossier Peugeot-Aulnay-Sous Bois (ce n'est pas un
bâton de dynamite, c'est un tonneau de nitroglycérine).

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