Economie mondiale : pourquoi l'hirondelle n'a pas fait le printemps
L’Insee est formelle : la croissance devrait stagner en France au troisième trimestre. Les patrons ont toujours le moral dans les chaussettes, le climat des affaires se dégrade, l’industrie se replie et les services reviennent dans le rouge.
Comme un malheur n’arrive jamais seul, l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) revoit elle aussi en nette baisse ses prévisions de croissance des échanges planétaires pour cette année et l’an prochain.
Seuls les Etats-Unis ont connu la reprise
En réalité, un seul pays a connu une véritable reprise liée à des éléments fondamentaux et pas seulement à de la création monétaire : les États-Unis. Croissance de 1,5% au deuxième trimestre – près de 5% sur un an – tirée par l’industrie grâce à la compétitivité salariale et aux prix bas de l’énergie, entre autres. L’automobile, l’aviation, la chimie… tout le monde en a profité.
La zone euro l’a pris pour argent comptant et a cru à des répercussions directes de ce côté-ci de l’Atlantique. C’est ce que s’est dit notamment François Hollande avec sa légendaire psychologie positive, mais c’était sans compter avec nos sérieux handicaps.
La France toujours pas compétitive
En ce moment l’Europe limite les dégâts grâce à des politiques monétaires expansionnistes. Nous faisons tourner la planche à billet pour tenir les pays à bout de bras mais cela ne règle en rien nos problèmes de compétitivité. Ou quand nous essayons le faire, comme en France, c’est avec d’inefficaces usines à gaz fiscales. Aux États-Unis, la rentabilité du capital est de 12%. En France, elle est de 5%. Pas terrible pour convaincre les investisseurs.
La Chine au ralenti
Plus loin, la Chine ralentit. Elle en vient à soutenir son économie en faisant construire des infrastructures par les collectivités locales, financées à coup de crédits publics. Jusqu’en 2010, les importations chinoises augmentaient de 25% par an. Sur un an, elles viennent de baisser de 1%. Le gros client de l’économie mondiale est en panne.
Les pays émergents ralentissent car il y des goulots d’étranglement sur le travail qualifié, le Brésil est en croissance négative par manque d’infrastructures portuaires et aéroportuaires pour pouvoir exporter plus. Ce pays non plus n’investit pas assez. La Russie et l’Ukraine sont à feu et à sang… fermez le ban.
Mal français structurel
Je viens de parler de mauvaise conjoncture internationale mais nous venons de voir aussi que notre mal est plus structurel que conjoncturel. Prendre le taureau par les cornes, c’est prendre les décisions qui s’imposent et éviter de lambiner dans des discours, certes très forts, mais qui n’ont bien souvent de rupture que le nom.
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