DSK pourra-t-il sauver le FMI ?
C’est un signe qui illustre le malaise actuel de l’institution : dans la crise financière que nous venons de traverser, on n’a pas entendu parler du FMI, sauf pour publier des prévisions. Ce sont les banques centrales qui ont agi. Or justement, il avait été prévu à l’origine pour assurer la stabilité monétaire mondiale. Mais le contexte a complètement changé. L’autre rôle du FMI – le soutien financier par des prêts aux pays en crise – est aussi contesté. Le FMI perd des clients. Il est de plus en plus contourné car les centaines de milliards de dollars de capitaux disponibles dans le monde, qu’ils soient chinois, saoudiens ou d’Amérique du sud, sont bien supérieurs aux capacités du FMI. Et plus facile d’accès. On lui reproche aussi ses méthodes : avoir imposé dans les années 80 et 90 des politiques de restrictions budgétaires qui ont eu des effets pires que le mal qu’elle prétendait guérir. Dernier élément et non des moindres : le FMI est dominé par ses pays fondateurs, ceux qui lui versent la plus forte cotisation : Les Etats-Unis et l’Europe. La Belgique y pèse davantage que l’Inde. Bref, le FMI parait calqué sur un monde qui n’aurait pas encore connu la chute du mur de Berlin ou l’émergence de l’Asie…
Mais alors Dominique Strauss-Kahn pourra-t-il redonner du lustre à l’institution ?
Au cours de sa tournée de campagne dans le monde entier, il a reconnu que si beaucoup de gens considèrent le FMI comme le diable, il y a des raisons pour ça. Il s’est engagé à ce que les pays émergents soient mieux représentés. Il propose de modifier le système de vote pour que les décisions les plus importantes ne puissent plus être prises sans l’aval d’une majorité de pays. L’Afrique devra aussi être au cœur des missions du FMI, pour lui permettre de tirer bénéfice de la mondialisation. Il faudra beaucoup de sens politique pour faire avancer ensemble 185 pays membres. Ca tombe bien, DSK n’en est pas dénué…
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