Cet article date de plus de neuf ans.

Comment relancer l'investissement des entreprises

L’université d’été du Medef a pris fin jeudi soir sur le campus d’HEC, à Jouy-en-Josas, dans les Yvelines. Visiblement dans une toute autre ambiance qu’à l’été 2014 avec le gouvernement, mais toujours sur fond d'investissement des entreprises !
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Comment relancer l'investissement des entreprises - illustration prétexte © Fotolia)

Contrairement à l’année dernière, le Premier ministre Manuel Valls n’a pas fait le déplacement. C’est le ministre de l’Economie qui a représenté le gouvernement pour le discours de clôture.

L’année dernière, Manuel Valls avait lancé un message d’amour aux patrons mais, cette année, Emmanuel Macron s’est montré plutôt ferme face aux dirigeants d’entreprises, leur demandant de prendre leurs responsabilités, allant jusqu’à leur reprocher de tarder à investir.

Le libéral Macron plus sévère que Manuel Valls pourtant lui aussi entiché de libéralisme. On enfonce le clou au risque de remuer le couteau dans les plaies d’une majorité divisée.

 

C’est un jeu bien calculé selon vous ?

 Un jeu bien senti et un message envoyé à l’opinion : le chômage continue de progresser, les patrons doivent faire plus pour l’emploi. Mais ces patrons, il ne faut pas se les mettre à dos. Valls aux commandes et Macron au charbon… la synthèse se trouve dans de nouvelles mesures en préparation, contenues dans un rapport commandé par Matignon au printemps à l’ancien directeur général adjoint de la banque BNP Paribas – et peut-être bientôt pdt de la Banque de France – : François Villeroy de Galhau, qui a remis ses premières conclusions au Premier ministre pas plus tard que mercredi.

De nouvelles pistes en préparation… à quoi faut-il s’attendre ?

 Principale conclusion de François Villeroy de Galhau : on n’a pas besoin d’un grand soir fiscal en France, ni de changement de traités en Europe… il suffit de mieux orienter l’argent disponible.

Rendre le crédit plus facile aux PME, favoriser l’investissement le plus innovant… en gros : "rendre le risque moins risqué" ! L’assurance-vie aujourd’hui, ce sont 1600 milliards d’euros. De l’argent que nous ne savons pas utiliser à bon escient.

 

Qu’est-ce que cela veut dire concrètement ?

 Il faut recalibrer plusieurs paramètres de l’épargne : le risque pris par les épargnants, le rendement des placements (notamment par une fiscalité plus avantageuse), et les conditions imposées aux assureurs par des normes internationales toujours plus prudentielles.

85% de l’argent des français placé sur l’assurance-vie dort sur des fonds en euros sécurisés et l’affectation de cette épargne vers les secteurs en besoin est en panne. C’est cela qu’il faut revoir, mais il le faire au niveau européen, dit l'auteur du rapport.

 

Encore un document qui va rester sur l’étagère d’une armoire ?

 Ce n’est pas la première fois que ces mesures sont avancées, certes. Mais elles sont remises au goût du jour à un moment opportun. Signe qu'elles n'ont pas été jetées aux orties.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.