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Comcast rachète les studios Dreamworks : la bataille des contenus est déclarée

Shrek et Kung Fu Panda se retrouvent bien malgré eux au cœur d’une bataille à coups de milliards de dollars aux Etats-Unis. Leur créateur, les studios Dreamworks, viennent d’être rachetés par le câblo-opérateur américain Comcast. Un mariage coûteux, mais de raison.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (illustration prétexte © Maxppp)

Comcast a mis près de quatre milliards de dollars sur la table. C’est le prix de ce que l’on appelle la convergence : faire converger les métiers, les supports de diffusion et les contenus. Comcast est l’un des plus gros câblo-opérateurs américains. Du câble pour les télécoms, les télévisions, les médias au sens large, et de plus en plus le cinéma. Ce n’est pas son premier coup puisque d’autres opérations d’envergure avaient précédé. Comcast possède déjà un vaste réseau de chaînes de télévisions ainsi que les studios Universal (Jurassik Park, Harry Potter, Fast and Furious). Un mastodonte à l’instar de Walt Disney qui avait racheté les studios Pixar (Stoy Story) en 2006 pour 7,5 milliards de dollars. Quatre milliards pour s’offrir DreamWorks, c’est moins, mais l’ambition est là.

Quel est l’objectif poursuivi par Comcast ?

Renforcer son offre de contenus face aux nouveaux géants d’internet Netflix, Amazon, etc… Augmenter le volume de son catalogue de films, développer ses programmés télévisés, gonfler les ventes de produits dérivés et accroître le nombre de ses parcs à thèmes. L’un attire le public vers l’autre, l’un de va plus sans l’autre.

 

Où en sommes-nous en Europe ?

De ce côté-ci de l’Atlantique, ce ne sont pas les câblo-opérateurs mais, pas très éloignés, les opérateurs de télécom qui visent la convergence. Dernière annonce en date : la création par SFR de cinq chaines thématiques autour du sport. Pour se faire, la maison-mère de SFR, Altice propriété de Patrick Drahi, s’est rapproché de NextRadioTv, propriétaire de RMC et BFMTV. On connaît les ambitions d’Orange en la matière, sans oublier Vivendi – qui appartient à Vincent Bolloré –propriétaire de l’Olympia et de Canal+ notamment. Vivendi va lancer des séries à gros budget pour smartphone. Des productions internationales haut de gamme conçues spécialement pour mobiles et sur abonnement. La qualité à l’heure de l’internet gratuit.

Bolloré vise les 2 milliards d’utilisateurs de smartphones dans le monde dont 60% des français et 80% des américains. Chaque série coûtera environ 1 million d’euros. 1 million d’euros pour 100 minutes alors qu’une production pour Canal+ coûte 1 million d'euros les 52 minutes. SFR, Orange, Bouygues, Bolloré ont les tuyaux… Dans un marché mature – tout le monde a son portable, en témoigne le coup d’arrêt des ventes de mobiles dans le monde – les opérateurs ont d’ores et déjà engagé la nouvelle bataille,  celle des contenus.

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