Patrick Devedjian, président LR des Hauts-de-Seine : "Les partis politiques ne sont que des écuries présidentielles"
Patrick Devedjian, président du conseil départemental des Hauts-de-Seine, était l'invité de Tout est politique, mercredi sur franceinfo. Il est revenu sur l'élection à la présidence des Républicains, estimant que "les partis politiques ne sont que des écuries présidentielles".
Le président LR du conseil départemental des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, était l'invité de Tout est politique, mercredi 11 octobre sur franceinfo. Interrogé sur le dépôt des candidatures pour l'élection du président du parti Les Républicains, il a estimé que "les partis politiques ne sont plus que des écuries présidentielles".
"Le débat d'idées n'a plus grande importance"
Mercredi, les quatre candidats à la présidence des Républicains ont déposé officiellement leurs dossiers. Patrick Devedjian soutiendra Maël de Calan, qu'il a parrainé. "C'est un espoir de renouveau", estime le président du conseil départemental des Hauts-de-Seine. "Ça peut, dans l'avenir, peut-être représenter un jour une relève."
Patrick Devedjian a par ailleurs porté un regard assez dur sur les formations politiques et leur rôle actuel. "Le problème, c'est que les partis politiques, qui autrefois avaient vocation à défendre des idées et des valeurs, aujourd'hui ne sont plus que des écuries présidentielles." Cette transformation est selon lui accentuée par le fait que les élections présidentielle et législatives sont désormais couplées, ce qui change le fonctionnement des institutions.
Aujourd'hui, il faut s'emparer de l'appareil d'un parti politique pour être propulsé.
Patrick Devedjian, président LR des Hauts-de-Seineà franceinfo
Ce nouveau mode de fonctionnement de la vie politique française conduit d'après lui à une autre forme de gouvernance. "La France vit quasiment en monarchie. Il s'agit, tous les cinq ans, pratiquement d'élire un roi, un monarque en tous les cas." Avec une conséquence : "Le débat d'idées n'a plus grande importance. D'ailleurs on ne sait plus très bien quelles sont les idées qui sont défendues par les différents candidats. Ce qui importe c'est de gagner et ensuite on improvise."
Emmanuel Macron, bon élève de la droite
Patrick Devedjian a également été amené à s'exprimer sur les premiers mois de présidence d'Emmanuel Macron. "Je le trouve brillant, il a su surprendre tout le monde", a salué le président du conseil départemental des Hauts-de-Seine. Il est plutôt en phase avec la politique actuelle du président de la République. "Il est en train de faire une partie non négligeable du programme de la droite." Patrick Devedjian a notamment cité l'exemple des ordonnances sur le Code du travail ou la suppresion de l'ISF. Il note toutefois un bémol : "Je pense qu'on ne réduit pas assez la dépense publique."
Cette adéquation entre le programme de la droite et la politique d'Emmanuel Macron devrait, selon le président du conseil départemental des Hauts-de-Seine, conduire à une remise en question chez Les Républicains. "J'aimerais que ma formation politique définisse ce qu'elle entend par la droite. Qu'est-ce que c'est la droite ? Pour moi, la droite c'est en priorité la défense des libertés individuelles." Cette redéfinition des thématiques et des positionnements propres à la droite sont essentiel d'après lui. "À mon avis, la seule chance de la droite, c'est de dire ce qui est sa différence avec ce qui se fait aujourd'hui avec Emmanuel Macron. Il y a du champ pour ça."
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