Les livres de retour dans les prisons du Royaume Uni
L’autre info est au Royaume Uni
C’est le Financial times qui raconte comment les prisonniers ont remporté une victoire importante contre le gouvernement britannique. Ils pourront continuer à recevoir des paquets avec des livres - des bouquins - pas des livres sterling, en prison…
L'envoi de livres était interdit ?
Christopher Stephen Grayling, le secrétaire à la justice ne voulait plus que les prisonniers reçoivent des livres par courrier. Des restrictions datant de novembre 2013 qui avaient pour objet d’empêcher la drogue ou même des armes de pénétrer dans les prisons. David Cameron, le Premier ministre, était lui même intervenu dans la polémique pour expliquer que le gouvernement n’interdisait pas aux détenus l'accès aux livres, puisque la directive leur interdisait seulement les envois de livres depuis l'extérieur, de la part de la famille ou des proches des détenus.
Un juge a décidé que cette interdiction d’envoi était illégale
Oui et la Haute Cour a justifié sa décision de manière sévère pour le gouvernement en estimant que le secrétaire d’État à la Justice n’avait fourni aucune raison valable à cette interdiction. Le juge Collins explique : « Je ne vois aucune bonne raison, à la lumière de l'importance que les livres ont pour les prisonniers de limiter, au-delà de ce qui est requis, la fréquence d'envoi des colis ». Juge qui a rappelé à quel point l’accès des prisonniers aux livres dans les bibliothèques des prisons était insuffisant. Il a aussi rajouté que lorsque le Christopher Grayling avait déclaré que les prisonniers pouvaient commander des livres à partir de sites comme Amazon via le magasin de la prison, c’était une affirmation trompeuse, les dépenses des prisonniers étant évidemment comptées. De nombreux écrivains comme Salman Rushdie, Ian McEwan ou Nick Hornby avaient vivement combattu le choix du secrétaire d'État à la Justice. Alors il reste à espérer que cette décision prenne effet vite afin que les détenus puissent obtenir des livres à Noël. Surtout que selon le site l’Actualitte le niveau d'alphabétisation moyen de la population carcérale d'Angleterre ou du Pays de Galles serait inférieur à celui d'un enfant de 11 ans. Voilà qui peut nous ramener à une fameuse citation généralement prêtée à Victor Hugo: « Ouvrir une école, c’est fermer une prison ». Mais quand on fouille sur le Web, on découvre que pour le Grand dictionnaire universel du XIXe siècle de Pierre Larousse cette citation serait plutôt de Louis-Charles Jourdan, rédacteur au Siècle. Quelqu’en soit l’auteur, est-ce que vous partagez cette pensée monsieur Guaino ? Et ce, malgré le vent sécuritaire qui souffle sur le pays, comme chez vos compagnons de l’UMP ?
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