Si j'étais... François Hollande
Karl Zéro s'est imaginé dans la peau de François Hollande, ancien président de la République.
Si j’étais François Hollande, j’aurais tourné la page. Je ne suis pas homme à me lamenter bien longtemps, trois minutes, douche comprise. A mon tour de dire aux Français "merci pour ce moment ". Sans déconner, on a bien rigolé ! Mais la fête est finie, les lampions éteints, les chapeaux festifs en carton rangés, et chacun dessaoule comme il peut, dans son coin. Cela fait déjà un mois que j’ai passé le pouvoir à mon ancien collaborateur Emmanuel Macron. Et, comme vous, je constate que tout semble lui sourire : il est beau, malin, jupitérien, il va avoir une Assemblée de godillots à sa botte, et surtout… il fait beau et chaud depuis un mois, après cinq années pluvieuses.
C'est un président vaudou !
Mais ça, attention, c’est dû au réchauffement climatique, pas à la pseudo baraka de mon successeur. Je l’ai dit à la petite Najat qui pleurait au téléphone en me disant : "On est maudits, tonton François ! Macron est un président vaudou ! Il impose ses vues même à la météo ! " Je lui ai dit : "Non, petite Najat, garde confiance ! Prend exemple sur François Mitterrand : viré en 1958, il est revenu en 1981 ! Patience et longueur de temps, il n'y a que ça de vrai, écoute ton tonton ! 23 ans, ce n’est rien, Najat ! Tu seras encore jeune dans 23 ans : tu n’auras que 63 ans, exactement mon âge !"
J'ai fait chauffer le forfait
Si j’étais François Hollande, moi j’aurais déjà repris espoir. Je serais désormais tourné à 100% vers le futur. Je banderais de toutes mes forces l’arc de la reconquête ! Ça, je sais faire, croyez-moi sur parole !
Objectif : 2022. C’est demain ! Mes troupes devront être en ordre de bataille ! Depuis dimanche, je les ai tous appelé. D’abord, les députés sortants, privés de second tour. Et aussi ceux qui vont se faire éjecter dimanche. Presque tous, quoi… Ça, mon forfait a chauffé ! Je les ai réconfortés, un par un, j’ai su trouver les mots justes qui soignent les bleus à l’âme. Je leur ai dit qu’il était impossible de résister à une vague de fond pareille, d’autant plus que si nous avions élevé ce serpent en notre sein, on ne l’avait pas vu venir.
J'aurai ma revanche
Si j’étais François Hollande, je leur aurais dit les mots bleus, ceux qui rendent les gens heureux. Les sociaux-démocrates, c’est nous ! We are Sparta ! Macron et Philippe, ce sont de vils imposteurs, ce sont des suppôts du Medef, des spadassins de la haute finance ! Les masques vont vite tomber. Ils vont mettre les Français à la rue, et puis dans la rue aussi, et la rentrée sera chaude (pas au point de vue du temps, faut pas pousser non plus). Alors, mes amis, nous, nous apparaîtrons comme ce que nous sommes viscéralement : des sauveurs !
Hamon, cet ingrat, m’a raccroché au nez. Filippetti, Duflot et Cosse étaient sur répondeur, je le leur ai saturé. Cambadélis, lui, a perdu la boule. Au téléphone, on aurait dit un monsieur de 96 ans, il avait de la bouillie dans la bouche, ou alors on le nourrit désormais avec de la bouillie. Le pauvre a vu passé le PS de 42 300 adhérents à 16. Alors, j’ai appelé les 16 adhérents qui nous restent, et je leur ai dit : vous serez mes généraux d’Empire, j’aurai ma revanche, mes Cent Jours, et Paris s’inclinera ! Ils m’ont répondu : "D’accord, monsieur Gerra, c’est très drôle, très réussie l’imitation, mais on aurait préféré la valise RTL."
Qu’à cela ne tienne, s'il n’en reste qu’un, je suis celui-là, et je reviendrai !
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