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Si j'étais... François Hollande

Karl Zéro s'est imaginé dans la peau de François Hollande, encore président en attendant l'investiture d'Emmanuel Macron.

Article rédigé par franceinfo - Karl Zéro
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min

Le président élu de la République Emmanuel Macron et son prédécesseur François Hollande lors des commémorations du 8-mai, sous l'Arc de Triomphe à Paris, le 8 mai 2017.

 (PHILIPPE WOJAZER / AFP)

Si j’étais François Hollande, j’adorerais l’idée qu’Emmanuel ait été élu président. Oui, j’adore l’idée… D’autant plus qu’elle est de moi ! Si, si. Vous le savez bien. Je ne suis pas manchot, quand je veux. En plus, ce n’est plus juste une idée, c’est une réalité. J’adore avoir une idée, l’adorer et la transformer en réalité. Ça ne m’est pas arrivé souvent. Mais là, c’est fait. Ni vu ni connu j’t’embrouille ! J’adore !
On n’est pas bien ? Elle est pas belle la vie ?

La droite aurait gagné, ou Mélenchon, ou Hamon, ou n’importe qui d’autre, qu’est ce que je n’aurais pas entendu sur mon bilan… Alors que là, dès la rentrée, il y aura un encadré sur moi dans tous les livres d’histoire des gosses rappelant à quel point j’ai été un président admirable. Celui de la COP21 ! De la guerre au Mali ! Un héros, sous-estimé, méconnu, simple et bonhomme, avec la cravate de traviole, mais un héros quand même…

Et il était pas formidable dimanche soir, Emmanuel ? L’idée de sa petite marche solonnelle dans la cour du Louvre avec l’Hymne à la joie, et son ombre immense se détachant sur la pierre ?… J’ai adoré l’idée, aussi, d’autant que… pour le coup, elle n'était pas de moi. Ça avait de la gueule, du pur Mitterrand, le gars en marche vers son destin, qui l’attend sous la forme d’une foule en liesse qui agite des petits drapeaux… J’aurais pas osé…

L'ancêtre, c'est lui

Mais lui… il peut tout se permettre, il a l’audace, la gnaque, la fougue de son âge. Comme Valls. Mais Valls, il est trop crispé, et crispant. Alors que lui c’est… un général d’Empire ! C’est Murat ! Vous connaissez l’histoire? Murat est invité chez des nobles ; chacun dit de qui il descend, l’un des Croisades, l’autre de Saint-Louis… Et vous, Murat ? De qui descendez vous ? "Moi, fait Murat, qui a alors le même âge que Macron, dans ma famille, l’ancêtre c’est moi" !

Enorme ! Et dire que Macron regrettait que "la figure du roi soit absente de la vie politique française"… Pour le coup, il l’a rétablie, et il a pris le meilleur rôle ! J’ai même cru deux secondes qu’il allait se couronner empereur sur scène, comme Napoléon… Il aurait du, tiens, comme ça c’était fait. Plus à se faire chier derrière avec des législatives. Enfin…

Mercredi, on remet ça

Non sérieusement, si j’étais François Hollande, vraiment, je serais heureux. On était pas mignons tous les deux hier, à l’Arc de Triomphe ? Je ne pouvais pas en faire trop dans le genre explosion de joie des retrouvailles et retour de l’enfant prodigue… Sarkozy nous surveillait, il est là depuis cinq ans, tous les 8-Mai, à croire qu’il a fait la guerre 39-45... Il nous zyeutais, l’œil mauvais... je le connais il avait son tic de la bouche et des épaules... Mais j’ai quand même tendrement attrapé mon Manu par la nuque pour lui dire au revoir. 

Et mercredi, on remet ça, pour la journée nationale des mémoires de l’esclavage, et dimanche, ce sera la passation de pouvoir. Je lui confierai les codes nucléaires, et la clé du tunnel, s’il a envie de sortir discretos faire un tour de scooter… On ne va plus se quitter maintenant, avec Manu ! On se verra le soir, avec Julie et Brigitte, on ira où il veut, à la Rotonde ou ailleurs, ça me changera des journalistes auprès desquels je m’épanchais et qui balançaient tout, après… Je leur avais confié : "Macron, c’est un type gentil, gai, qui n’a pas mauvais esprit, ni une ambition dérangeante"…Tout était vrai, sauf l’ambition.

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