Dans l'ordre : Shanghai,Singapour, Hong-Kong , Taipei, Corée du Sud, Macao, Japon. L'Asie réalise lapasse de sept... Le premier pays non asiatique arrive 8e et c'est leLiechtenstein. Selon Andreas Schleicher, de l'OCDE, si on rapporte lesrésultats de Shanghai à ceux de la moyenne des élèves testés par Pisa, celacorrespond à un écart équivalent à trois ans de scolarité.Et on rappelle que ces tests nemesurent pas seulement les connaissances mais aussi les compétences...Oui. Pour obtenir de tels résultats,les élèves ne doivent pas se contenter de réciter une leçon, ils doivent êtrecapables d'extrapoler, de transférer leurs connaissances pour résoudre desproblèmes, donc de faire preuve de créativité. 30% des élèves de Shanghaisavent le faire, 2% des élèves américains.Alors même qu'on voit souvent lesystème américain comme très tourné vers la créativité, et l'Asie concentréesur le par cœur et la répétition...Oui. Autre donnée importante : cequi explique les performances asiatiques, ce n'est pas la capacité à produired'excellents élèves – d'ailleurs si on prend seulement les meilleurs français,ils sont au niveau des meilleurs de Shanghai. Ce qui fait la différence, c'estla capacité de ces systèmes à élever le plus grand nombre à un bon niveau. Cesont des systèmes qui compensent beaucoup mieux les inégalités.Comment font-ils ?Les explications sont multiples. Une première d'entre elles touche à l'attitudedes élèves. Dans la plupart des pays asiatiques explique l'OCDE, les élèvescroient profondément que la réussite est avant tout le fruit du travail et pasle produit de la naissance. Pour le dire autrement ils croient que l'acquispeut l'emporter sur l'inné. Deuxième facteur : l'exigence des enseignants, trèsélevée, et leur capacité à adapter leur pédagogie. C'est aussi le résultatd'une politique exigeante dans le recrutement des enseignants – la qualité seratoujours privilégiée par exemple sur le fait d'avoir des classes à effectifsréduits. Beaucoup d'attention est également portée à la formation et àl'encadrement au quotidien de ces enseignants, des enseignants auxquels onlaisse une réelle marge d'autonomie pour atteindre les résultats espérés. Ilfaut encore ajouter une place réelle faite aux parents. Et une culture dans laquellele statut de l'enseignant est extrêmement valorisé et respecté.Ce sont aussi des systèmes trèssélectifs...Oui. Prenez la Chine, Sur les20,6 millions d'enfants nés en 1993, la moitié seulement se sont présentés augaokao – l'examen d'entrée à l'université – et, parmi ces derniers, moins d'untiers a été reçu. Par ailleurs, la Chine triomphe de manière très biaiséepuisque la situation à Shanghai, Hong Kong ou Macao est loin de refléter la situationdans d'autres villes ou dans les campagnes. Exemple avec un article de Caroline Pueldans le Point : " Les citadins riches sont très privilégiés parrapport aux enfants des campagnes, sans parler des migrants (parmi lesquelsl'analphabétisme reste élevé, à près de 10%, surtout chez les filles). S'ilsne sont pas en pensionnat, les enfants visant ce sésame restent vissés à lamaison pour réviser. Seul loisir autorisé : pratiquer un instrument de musique,ce qui permettra de gagner de précieux points. Leurs parents visent lesmeilleures écoles, les meilleurs collèges, les meilleurs lycées... " Doncil y a une part de trompe l'œil dans le succès chinois.Système très compétitif aussi auJapon ou en Corée du SudOui. Les parents inscrivent leursenfants dans des jukus, des écoles privées après l'école, ils rentrent chez euxà 22 heures et ont encore des devoirs à faire. Une partie des nombreuximmigrants coréens sur la côte Ouest des Etats-Unis affirment qu'une partie deleur motivation tient à cette pression scolaire inouïe.Tous les regards se tournentdésormais vers l'Asie du sud est... Mais que devient la Finlande, qu'on a présentécomme un modèle depuis 10 ans ?Elle décline dans le classement. En fait vous avez eu là-bas un effet paradoxalde Pisa, une sorte de choc à l'envers. C'est ce qu'expliquait récemment surlexpress.fr Pasi Sahlberg, qui dirige le centre demobilité et de coopération internationale du ministère de l'Education finlandais: "A cause de cette réputation obtenue grâce ànos résultats aux études Pisa, le système éducatif est devenu très difficile àfaire évoluer. Personne ne veut plus rien changer". Résultat, certainsproblèmes ne sont pas traités. Il cite notamment l'écart qui se creuse engarçons et filles, au profit de ces dernières ou la question de l'intégrationdes enfants issus de l'immigration.