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Transat Jacques Vabre : dans l'intimité du marin avec son bateau

En ce week-end de voile, le départ de la Transat Jacques Vabre, gros plan sur les reporters qui couvrent ces courses. Au-delà de la technique des bateaux et des stratégies de course, c’est tout un univers qu’il faut appréhender.

Article rédigé par franceinfo - Eric Valmir
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les skippers Thomas Ruyant et Morgan Lagravière sur le bateau LinkedOut.  (ERIC VALMIR / FRANCE INFO / RADIO FRANCE)

Sous les voiles de la Transat Jacques Vabre, le journaliste s'immisce dans l'intimité du skipper avec son bateau. Cette intrusion s'opère évidemment dans les séances d'entraînement qui précèdent une course. Raconter les limites de l'homme, engagé dans un travail avec sa machine, et ce, dans une promiscuité face aux éléments naturels.

Le reporter se fait discret et observe 

Quand engagé à plus de 15 noeuds, le skipper décide de changer sa voile et part à l'avant de son Imoca, tenant à peine l'équilibre pour sortir l'équipement de la soute prévue à cet effet, avec une manoeuvre compliquée par une vague plus haute qu'une autre, régulièrement aspergé, le corps ballotté mais les pieds fermes, l'esprit concentré. Revenu au cockpit, le journaliste néophyte n'est pas loin de considérer le navigateur comme un surhomme, et même pour les reporters grands connaisseurs de la course au large, la haute estime n'est jamais loin. Pour le marin, la séquence vécue est celle de la normalité. 

Comme l'explique Jérome Val de la direction des sports de Radio France qui suit toutes les compétions de voile pour franceinfo, le grand public est avide d'information en ce sens. Comment vivre dans un si petit espace, dans la gorge de l'océan, dans ce bruit continu (le silence est un mythe) ?

Thomas Ruyant, Morgan Lagravière, sur le LinkedOut, lors du Défi Azimut 2021 à Lorient du 14 au 19 septembre 2021.  (NICOLAS PEHE / DPPI VIA AFP)

Dormir, se nourrir et "vivre son bateau" 

Pas vivre dessus, vivre avec lui les détails d'un quotidien hors norme. C'est cette relation entre le marin et son embarcation qui façonne les histoires et raconte les  femmes et les hommes d'exception. Un superlatif court toujours le risque d'être superflu, alors il faut l'argumenter. Ce qui parait banal aux navigateurs et ne l'est pas aux yeux des journalistes, il faut en parler.

À bord, les skippers aimeraient le faire, les nouvelles technologies le permettent, notamment les smartphones, les skippers se filment, eux dans l'horizon et la beauté du monde. Mais cet instant qui correspond à une pause de la course, c'est comme s'ils envoyaient une carte postale, une jolie carte postale. L'essentiel est ailleurs, et c'est au reporter d'aller chercher la matière première : le récit d'un métier, d'une vocation, d'une révélation, parfois. Et de tout ce qui se joue à bord. 

Morgan Lagravière et Thomas Ruyant sur le LinkedOut.  (ERIC VALMIR / RADIO FRANCE / FRANCEINFO)

Jamais de temps mort, pas une minute de répit

Thomas Ruyant qui s’aligne en cette année 2021 pour la 5e fois au départ de la Transat Jacques Vabre, le concède. il passe son temps à écouter son bateau LinkedOut. Rien ne vaut le son qu'il produit. Dans les sonorités, le skipper sait si son bateau souffre ou pas. Bien sûr, il y a les instruments à bord qui donnent les données les plus précises qui soit, mais le marin est formel : le bateau et lui se parlent autrement.

Et Morgan Lagravière qui dispute la Transat Jacques Vabre aux côtés de Thomas Ruyant ne dit pas autre chose : LinkedOut, il ne le connaît pas aussi bien que Thomas, mais c'est un pote. Un vrai, celui qui ne trahit pas, qui est fiable, solide, qui ne leur a pas fait une crasse et qui est d'accord pour les emmener jusqu'à la Martinique. 

Raconter une course de voile, c'est toucher l'essence des relations humaines. 

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