Profession : reporter. Couvrir le Brexit
Comment couvrir, un sujet par définition technique, et qui au fil de faux rebondissements et d'intox de part et d'autre finit par lasser ?
Parler du Brexit pour les journalistes en Grande Bretagne, c'est essayer en reportage de le rendre vivant. Un défi relevé par Richard Place, le correspondant de Radio France à Londres.
Le Brexit, c'est d'abord un travail de terrain. Expliquer au lendemain du référendum les raisons d'un vote qu'on avait plus ou moins vu venir, c'est aller au contact des différentes populations et noter la fracture entre Londres et les provinces du nord, entre l'urbain et le rural. C'est noter aussi les différences d'approche ressenties en Ecosse.
Et puis la confusion autour des négociations, suspendues, qui reprennent, qui n'aboutissent pas, qui reprennent, le D Day pour le Brexit, on a l'impression qu'il y en a plusieurs, "la rencontre de la dernière chance", et la lassitude gagne la population, mais aussi les observateurs et les journalistes. Au delà du travail pédagogique qui consiste à expliquer les différentes étapes du processus, les correspondants en Grande Bretagne doivent aussi opérer une analyse. Décoder les intox aussi nombreuses à Londres qu'à Bruxelles. La confusion règne. La mission du journaliste est donc de clairifier ce qui se joue, ce qui est exagéré, ce qui ne l'est pas et donner la juste mesure des scénarii catastrophe que les deux camps s'évertuent à dresser.
Richard Place, le correspondant de Radio France à Londres a cherché dans les derniers jours de l'année 2020 à extraire des paroles. Intention pas si simple. Tout le monde en Angleterre en a marre de parler du Brexit, les conversations sont plus tournées vers la pandémie, sujet plus concernant, plus quotidien.
Les effets du Brexit vont en effet se mesurer sur le long terme. Pour autant, le 31 décembre, Richard propose d'écouter huit voix britanniques qui comptent. Et s'installe même dans une famille française de Londres avant le réveillon du jour de l'an où le Brexit va devenir un réalité à minuit sonné.
Et puis il y a les paroles de Boris Jonhson. La fierté du vaccin. La fierté d'être les premiers. La fierté de paraître une grande nation scientifique, libérée d'accords contraignants. Utiliser le vaccin, solution à la crise, pour mieux valoriser le Brexit. C'est certes un discours politique. Ce sera au journaliste et sur l'échelle du long terme de scruter ce qu'il en est sur le terrain dans les mois à venir.
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