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Prenez soin de vous. L'hypnose pour aider à guérir et s'apaiser

Tous les jours, Edwige Coupez propose des clés et des conseils pour le bien-être au quotidien. Aujourd'hui, le recours à l'hypnose dans le secteur hospitalier.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une opération de changement de valve cardiaque sous hypnose, réalisée au CHRU de Lille (Nord). (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Ne confondez pas hypnotiseur et hypnothérapeute. Le premier officie dans les salles de spectacles et vous commande de vous endormir sur place. Le second est un professionnel : médecin, psychologue, pédopsychiatre, et il intervient soit en cabinet soit de plus en plus souvent dans les hôpitaux, au sein des centres de traitement de la douleur. Il en existe plus de 240 en France.

A l'hôpital Robert-Debré à Paris, le docteur Margaux Bienvenu intervient depuis une dizaine d'années. Elle pratique l'hypnose pour accompagner les soins, diminuer le stress des petits patients et soulager leur douleur, en complément des traitements. 

L'hypnose est une médecine complémentaire. Cela ne remplace pas les médicaments, même au bloc opératoire où c'est de plus en plus utilisé, soit pour accompagner une intervention, soit en amont d'une anesthésie. Et là on observe que les anesthésistes ont besoin de moins de doses d'anesthésiants. Un constat confirmé par l'Inserm, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, dans un rapport de juin 2015. L'hypnose est aussi utilisée dans des maternités, comme à Robert-Debré, pour diminuer les douleurs de l'accouchement.

Le cerveau en mode "avion"

Les gens pensent le plus souvent que lorsqu'on est en état d'hypnose, on dort, mais pas du tout. Ce n'est pas non plus quelque chose auquel on croit ou on ne croit pas puisque l'hypnose est avant tout un état naturel, qui est propre à l'être humain. Ce sont ces moments où l'esprit se déconnecte, s'évade. Quand on conduit sa voiture, quand on lit un livre, quand on est dans le métro. Naturellement l'esprit va se déconnecter, se laisser aller à autre chose.

Vous êtes alors comme en état de veille et votre esprit conscient va passer le relais à un mode de pensée plus profond, appelé l'inconscient. On n'y trouve pas les désirs et les pulsions de la psychanalyse freudienne, plutôt nos émotions et nos compétences ignorées. Et ce sont elles qui sont activées au cours d'une séance d'hypnose pour répondre aux problèmes rencontrés.

Des applications proche de la sophrologie

D'autres utilisations de l'hypnose sont possibles que Margaux Bienvenu a identifiées à partir de son expérience hospitalière. Comme dans la gestion du stress et de l'anxieté chez les enfants, pour les aider à s'endormir, à mieux mémoriser leurs devoirs, ou encore à avoir davantage confiance en eux. Pour cela, elle utilise la technique des métaphores. Ici, elle parle des coquillages de la confiance.

D'abord expliquer aux enfants que leur confiance en eux, elle est là, quelque part en eux-mêmes. Un peu comme des coquillages sur le sable qui, parfois, peuvent être recouverts sous le sable. En hypnose, on va inciter les enfants à plonger leur main dans un sablier imaginaire pour aller remonter les coquillages à la surface. On va alors suggérer aux enfants de sentir les coquillages dans les mains. Et de pouvoir aussi se resservir de cet exercice quand ils en ont besoin, à d'autres moments.

Margaux Bienvenu propose ainsi dans un livre 24 histoires, 24 métaphores pour pratiquer l'hypnose en famille. Ça s'appelle Des bulles de bien être pour mon enfant aux éditions Solar. Et elle encourage les parents à imaginer d'autres métaphores avec leurs enfants.

L'hypnose peut aussi soulager les adultes dans leur quotidien. Outre cette auto-hypnose, proche de la sophrologie et de la méditation que l'on peut pratiquer seul, l''hypnose peut aussi être utilisée en complément dans le cadre d'une psychothérapie pour traiter des pathologies comme les addictions, les phobies, les troubles alimentaires ou la dépression. 

L'hypnose aujourd'hui n'est pas reconnue en France, qu'elle n'est pas remboursée par l'assurance maladie et que l'Etat s'oppose à accorder une certification professionnelle aux six mille praticiens revendiqués par le Syndicat national des hypnothérapeutes. Ils sont recensés dans un annuaire consultable sur leur site.

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