Politique fiction. Moralisation de la vie publique et le film "Le Président" avec Jean Gabin
Chaque week-end de l'été, dans "Politique fiction", Laurent Valière revisite la folle actualité politique de la saison à l'aune des fictions : séries, films ou téléfilms. Ce dimanche, la moralisation de la vie publique.
La moralisation de la vie publique a constitué l'un des thèmes marquants de la campagne électorale en France. Fin juillet, l'Assemblée nationale a voté en faveur du projet de loi. Dès 1960, la question était au centre d'un film politique signé Henri Verneuil : Le Président.
Il s'agit de la toute première mesure du quinquennat d’Emmanuel Macron
La moralisation de la vie publique qu'évoque l'éphémère ministre de la Justice, François Bayrou, est un vieux serpent de mer. En 1960, dans le film Le Président, Jean Gabin incarne ce qu'on appelle un président exemplaire, qui n'hésite pas à faire la morale à ses amis. Dans ce film d’Henri Verneuil, Jean Gabin incarne un président du Conseil à la retraite.
Gabin, président du Conseil à la retraite, anarchiste et conservateur
L'esprit républicain chevillé au corps, il tient toujours entre ses mains le destin de son ancien directeur de cabinet, coupable d'un délit d'initié à qui il a fait signer une lettre d'aveu. Le Président est l'un des tous premiers films français à raconter la vie politique. Son réalisateur Henri Verneuil est pourtant plus célèbre pour mettre en scène Jean-Paul Belmondo. Avec le truculent dialoguiste Michel Audiard, il adapte le quasi seul roman politique du créateur du commissaire Maigret, Georges Simenon., un romancier qui haïssait la politique.
En pleine atmosphère délétère de la IVe république, avec ses chantages, sa corruption, ses scandales, ses combines et ses conflits d'intérêts, Simenon se plait à faire donner ses leçons par héros interposé à des parlementaires qu'il fait passer pour des vendus.
Reflet de la vie parlementaire, discussions déjà sur les États unis d’Europe plus ou moins libéraux
Le film montre aussi avec justesse ce que le lyrisme peut apporter à la vie politique à l'Assemblée. Un des plus beaux rôles de Jean Gabin qui avait du mal à apprendre par cœur les longues tirades...
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