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Polar d'été. "Les Mafieuses" de Pascale Dietrich

Tout l'été, Gilbert Chevalier revient sur les meilleurs romans noirs, policiers et thrillers de l'année. Aujourd'hui, "Les Mafieuses" de Pascale Dietrich, publié chez Liana Levi.

Article rédigé par franceinfo, Gilbert Chevalier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La sociologue Pascale Dietrich est l'auteure de nouvelles et de courts romans flirtant avec le polar (PHILIPPE MATSAS / OPALE / ÉDITIONS LIANA LEVI)

Avec Les Mafieuses, Pascale Dietrich nous propose un roman jubilatoire où les femmes deviennent les actrices de leur vie. Finie la soumission, même quand on est femme ou fille de gangster.

Les Mafieuses, c'est l'histoire de trois femmes. La mère Michèle et ses deux filles Alessandra et Dina. Une mère qui apprend que son mari dans le coma a lancé un tueur contre elle pour une infidélité 40 ans plus tôt. Évidemment, les filles vont tout tenter pour faire échouer ce contrat.

Une histoire où les femmes ont le premier rôle

Humour, ironie et féminisme teintent ce court roman de Pascale Dietrich, qui nous présente ces femmes et leurs problèmes comme on parlerait de femmes d'artisans de commerçants ou d'agriculteurs. "Michèle, c'est la femme de ce Léon qui est un mafieux et effectivement, elle a exactement le même rôle que la femme du notaire, la femme du commerçant, la femme du boucher. Donc elle s'occupe de toutes les tâches invisibles", raconte l'auteure.

L'héroïne de Pascale Dietrich s'occupe de tout : "C'est elle qui fait les comptes, elle s'occupe aussi de la gestion des enfants pendant que son mari travaille. En même temps, c'est ça que je voulais montrer. Elles font toutes un boulot qui n'est pas visible dans la société, mais qui est très important. Dans la mafia, par exemple, les femmes ont un rôle très important. Elles remplacent les hommes quand ils sont en prison. Elles s'occupent aussi de tout ce qui est gestion financière", complète l'auteure.

Si jamais on voulait que la mafia s'écroule, m'ont confié des femmes, il suffirait qu'on parle et il n'y aurait plus de mafia en deux jours.

Pascale Dietrich

à franceinfo

L'auteure s'est aussi aperçue que ces femmes ont un rôle crucial au sein de la mafia : "Transmettre les valeurs de la mafia à leurs enfants. Donc je voulais vraiment raconter ce rôle-là des femmes et montrer ce qui se passe en sous-main et prendre la mafia sous un angle inhabituel dans la fiction."

Un roman vif où la romancière ne garde que l'essentiel

Les Mafieuses, l'humour cohabite parfaitement avec le sérieux du propos. Il y a des moments jubilatoires sur le thème "revanche de femmes". Le roman est vif, sans gras. 150 pages pour aller à l'essentiel, insiste Pascale Dietrich : "Mes bouquins, c'est des comédies noires donc il y a vraiment quelque chose de très humoristique que je travaille dans le détail. Tout ça, pour que ça fonctionne, il faut qu'il y ait un rythme et que ce soit condensé et que ça aille rapidement, donc je ne garde que ce qui est vraiment essentiel dans mon histoire. Donc je coupe beaucoup."

Les mafieuses rappelle parfois le ton de deux romans publiés récemment, le très drôle Mamie Luger de Benoît Philippon ou encore Demain c'est loin de Jackie Schwartzmann. Le roman policier humoristique, la "comédie noire", comme l'appelle Pascale Dietrich, a encore de beaux restes.

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