Planète Sport. L'Arabie Saoudite veut rayonner grâce au Dakar
Le rallye Dakar s'est installé en Arabie Saoudite lors de son édition 2020. L'objectif est double pour le pays : rayonner à l'international et attirer des touristes.
Planète Sport, le rendez-vous de l’été qui explore les sujets à la lisière entre le sport et la politique, nous emmène aujourd'hui en Arabie saoudite. Le royaume accueille désormais le rallye Dakar. Le pays souhaite ainsi améliorer son image à l'étranger, mais cette stratégie est pleine de contradictions.
Début juillet, David Castera, directeur du Dakar, présente l'édition 2021, mais il n'est pas seul à l'écran. Il est accompagné par Abdulaziz bin Turki Al Saud, ministre saoudien des sports. "C'est avec beaucoup de fierté que nous accueillerons le Dakar en 2021", annonce le prince.
Après 11 ans en Amérique du Sud, le mythique rallye arrive dans les dunes du Golfe, pour son édition 2020. C'est l'occasion pour l'Arabie Saoudite et ses pétrodollars de renforcer encore sa notoriété à l'international. Raphaël Le Magoariec est spécialiste des politiques sportives des pays du Golfe. Il était sur place en janvier dernier. "Pour beaucoup de Saoudiens, c'était une compétition exotique qui ne leur était pas dédiée, explique-t-il. Le Dakar s'adresse bien plus à un public mondial. Il s'agit donc, à travers un tel outil, d'ouvrir le territoire saoudien à de possibles investisseurs étrangers et également d'attirer une potentielle clientèle touristique internationale."
Gagner en visibilité à l'étranger
L'objectif de 100 millions de visiteurs par an en 2030 semble irréaliste, mais le ministère du tourisme, créé en début d'année, mise sur les belles images des bolides dans les dunes pour séduire la clientèle étrangère. Pour cela l'Arabie Saoudite devra aussi rassurer l'opinion internationale sur la question des droits de l'homme : 184 exécutions l'an dernier selon Amnesty International.
Les pilotes seraient-ils instrumentalisés par la propagande saoudienne ? "Oui, on est sûrement utilisés, mais on est aussi peut être utiles", répond le motard Xavier De Soultrait, qui était au départ en janvier dernier. "On ne peut pas se dire : c'est un pays qui ne respecte pas les droits de l'homme, donc on le raye de la carte. Cela peut les pousser à évoluer sur certains points, parce qu'ils sont critiqués sur telle et telle chose."
Nous, en tant que pilotes, on a du mal croire qu'ils laissent encore à peine conduire les femmes, par exemple.
Xavier De Soultraità franceinfo
Les femmes saoudiennes ont obtenu le droit de conduire il y a deux ans, mais il leur faut toujours l'accord de leur père ou de leur conjoint pour obtenir leur permis. Un comble pour un pays qui s'affiche désormais comme une vitrine du sport automobile mondial.
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