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Planète Géo. Le lac d'Ourmia, le joyau terni d'Iran

C'est l'un des désastres écologiques marquants de ces dernières années, le lac d'Ourmia en Iran menace de disparaître, tant son niveau a baissé.

Article rédigé par franceinfo, Sandrine Marcy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
"Planète Géo" : une photo, un reportage, une carte ou un portrait issus du magazine "Géo". (ARTHUR DEBAT / GETTY IMAGES)

Vénéré et surnommé "le solitaire turquoise" le lac d’Ourmia en Iran, était autrefois un lieu paradisiaque pour les oiseaux et les touristes, le trait d’union entre les deux provinces iraniennes d’Azerbaïd­jan oriental et occidental. Aujourd'hui il s'est réduit comme peau de chagrin. Considéré comme l'un des plus grands lacs salés du monde, ses eaux ont reculé de plusieurs centaines de mètres ces dernières années.

Un des plus grands lacs salés 

Autrefois, des bateaux re­liaient les deux provinces d’Azer­baïdjan oriental et occidental (nord-ouest de l’Iran) et Sharafkhaneh était le port lacustre le plus important de l’Azerbaïd­jan oriental, un lieu de villégiature très prisé.

"On venait s'y baigner, passer du bon temps en famille. Il y avait des hôtels, de grandes plages avec des pédalos à louer, on venait chasser..."

Riche en minéraux, le limon aurait des propriétés curatives. (FATEMI HOSSEIN/ GEO)

"Aujourd'hui, il ne reste plus que des épaves de bateaux rouillées, c'est devenu une ville fantôme...La boue salée aurait des propriétés curatives, quelques touristes s’y promènent encore aujourd’hui." explique Cyril Guinet du magazine Géo.

200 espèces d’oi­seaux migrateurs venaient faire es­cale dans la région. Aujourd’hui, on ne voit plus d'ibis, de flamants roses et de pélicans.

Sur le point de s'assécher

Au début des années 2000, le niveau du lac a commencé à baisser, les eaux ont reculé de plusieurs centaines de mètres. "De 5 200 kilomètres carrés, sa superficie est passée à 1 844 kilomètres car­rés. En 10 ans, son niveau a perdu huit mètres.

Sur les berges, toute vie a disparu. (FATEMI HOSSEIN/ GEO)

Une gestion inappropriée de l’eau 

Selon une étude scientifique, le changement cli­matique n’est responsable de l’as­sèchement du lac d’Ourmia que pour 15%.  

La raison principale, c’est la construction de barrages, 647 dont 82 dans cette province : "deux sont construits sur les cours de la Si­minehroud et de la Zarinehroud, les plus importants affluents du lac d’Ourmia  - sans évaluations techniques préalables".

A cela s'ajoute, l’accroîssement des terres agricoles - la superficie des champs a quadruplé en 40 ans - le forage de puits en pagaille, l’installation de pompes directement dans les rivières, et les plantations de cultures gourmandes en eau.

Le lit asséché de la Zayandeh-Roud à Ispahan. L'eau ne revient que pendant quelques jours. (VAHID SALEMI/GEO)

"Ces derniers mois, dans un pays où il est risqué de manifester, des cen­taines de personnes sont descen­dues dans la rue demandant au gouvernement d’agir pour sauver le lac".

Un plan de sauvetage

L’élection de Hassan Rohani, à la tête du pays, a été perçue comme une bonne nouvelle : durant sa campagne électorale, en 2013, il a mis l’environnement, et tout particulièrement le sort du lac d’Ourmia, au centre de ses pro­messes. Il a débloqué un budget de 7 300 milliards de rials mais l’embargo américain sur le pétrole porte un coup dur à l’économie.

Des mesures ont été prises comme le creusement d’un canal vers une retenue d'eau voisine pour alimenter le lac, l'introduction de plantes halophytes, et le changement des habitudes de cultures.

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