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Le jour où DJ Snake a répondu à la barbarie

Dans "Petite Histoire de Festivals", Yann Bertrand vous raconte les anecdotes, les moments forts de ces petits et grands événements qui n'auront pas lieu cet été ou en tout cas, pas dans leur forme initiale… Aujourd'hui, dans le rétroviseur, un moment très émouvant avec le populaire DJ Snake aux Plages Électroniques.

Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Dj Snake, en concert au festival de musique de Pamberton (Canada), le 17 juillet 2016. (TIM MOSENFELDER / FILMMAGIC)

La France vit un été 2016 parcouru d’anxiété, les festivals sont sous tension. Le 14 juillet 2016, 86 personnes sont tuées, renversées par un camion sur la Promenade des Anglais, à Nice. Le terrorisme a encore frappé, et les conditions de sécurité sont renforcées partout. Trois semaines plus tard, du 4 au 6 août, à une trentaine de kilomètres, les Plages Électroniques de Cannes ont bien lieu, mais avec une affluence réduite.

"Il y avait une ambiance très particulière, avec un mélange de stresse, de peur, d'excitation, de révolte, se rappelle Matthieu Corosine, cofondateur du festival. Avec une équipe qui n'a pas forcément envie de travailler, mais qui veut montrer qu'on ne se laisse pas faire, et que la vie continue et que la musique et la réponse à toute cette barbarie."

On se doit d'envoyer un message. C'est à ça que sert la musique. Et c'est à ça que servent aussi les festivals, dans une démarche citoyenne et politique, au sens propre du terme.

Matthieu Corosine

à franceinfo

Le festival vit une année difficile sur le plan financier. Et plutôt anxiogène, aussi : "Il y avait des sentinelles de la garde nationale, avec des snipers dans l'espace VIP, des blocs de béton qui fermaient toutes les rues attenantes au boulevard de la croisette." Le dernier soir, samedi 6 août 2016, pour la clôture, le festival a cassé sa tirelire pour accueillir le Français DJ Snake, phénomène mondial des derniers mois.

"Et on a Snake qui monte sur scène et qui sent ce truc un peu impalpable et irrationnel." À la fin de son set, pour la première fois de sa carrière, il conclut avec un morceau incongru dans ce contexte : "D'un coup, on a 10 000 personnes qui chantent la Marseillaise." Sur la plage, face au Palais des Festivals, la foule respire, enfin.

La foule, qui avait un peu les larmes aux yeux, se prend dans les bras. C'était un grand moment de vie.

Matthieu Corosine

à franceinfo

Cette année-là, les Plages Électroniques fêtaient leur dixième édition. Spéciale, intense, empreinte de tristesse mais aussi de résilience : la force d’un festival, pour unir une foule, un peuple face à l’indicible.

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