Il ne s'agit pas d'une décision précipitée. Selon PierrePringuet, le choix de porter Alexandre Ricard à la tête du groupe était déjà faitavant même le décès de son oncle : " Sans cet évènement tragique,j'aurais fait de toute façon annoncé la promotion d'Alexandre lors de laprochaine assemblée générale de novembre " , confie-t-il à France Info.Pour Pierre Pringuet, il est normal que ce poste de PDG revienne à un membre dela dynastie des Ricard : " Nous avons toujours assuré la dimensionfamiliale de ce groupe. La famille détient quasiment 20 % en terme de droits devote. C'est l'assurance de notre indépendance. L'indépendance fait partie enquelque sorte de notre charte. Je suis absolument convaincu qu'Alexandre varéussir. Je l'ai préparé à ce poste en lui confiant un certain nombre demissions opérationnelles. Il était en particulier patron du duty-free en Asie.Non seulement ses résultats ses excellents, mais il s'est fait apprécier detous ses collègues. "En attendant, le groupe Pernod-Ricard ne connaît pas lacrise. Ses bénéfices ont progressé de 10 % lors du dernier exercice comptable,présenté cette semaine : les profits dépassent les 2 milliards d'euros.Rien d'étonnant pour Pierre Pringuet, car Pernod-Ricard est un groupe présentpartout dans le monde, ce qui lui permet d'échapper à la conjoncture économiquemorose dans son pays d'origine : " La crise existe en Europe, mais lereste du monde ne se porte pas mal. Nous avons progressé de 6 % aux Etats-Unis.Nous sommes également en hausse dans les pays émergents. "En France, Pernod-Ricard voit son chiffre d'affaire reculerlégèrement : " Deux raisons à cela : l'économie, toutd'abord. Quand l'économie va mal, les gens sortent moins, on boit moinsd'alcool. Et puis il y a eu la hausse très forte, 14 %, des droits, autrementdit des taxes. Sur une bouteille de Ricard, c'est 2 euros de plus. L'Etat abesoin de générer des recettes, nous le comprenons très bien. Mais dans la vie,il faut choisir : si on veut taxer plus l'alcool, c'est que l'on veut quela consommation baisse. Mais si l'on veut avoir plus de recettes, il faut aucontraire que le marché se développe. Au gouvernement de trancher. " Cettehausse des taxes sur l'alcool avait été décidée par le précédent gouvernement.Pierre Pringuet lance donc un message à la nouvelle majorité, mais il a peu dechance d'être entendu.