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Pause pipi : l'employeur peut-il la réglementer ?

On revient sur une affaire qui a fait beaucoup parler en fin de semaine dernière : l'obligation pour les salariés d'un centre d'appel, situé à Blagnac près de Toulouse, d'obtenir la permission de leur supérieur hiérarchique avant de prendre une pause, même pour des besoins physiologiques. L'occasion de s'interroger sur nos droits en matière de pause, technique ou pas.
Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (illustration prétexte © Fotolia)

Petit retour sur cette brûlante affaire, qui a connu des rebondissements. Mercredi dernier, la direction de Téléperformance, le leader mondial des centres d'appel, installe dans son établissement de Blagnac un nouveau logiciel. Un logiciel censé mieux géré le flux des appels pour l'un de ses clients, SFR. A première vue, rien de très nouveau. Dans tous les centres d'appels, on trouve ce type de logiciel qui gère les appels entrants en fonction des personnes disponibles pour y répondre. Sauf que celui-ci va plus loin. Un salarié ne peut pas se mettre en pause - quelle que soit la raison, et donc oui y compris pour une pause urgente, pour une "pause technique" comme on dit - que s'il a reçu au préalable l'accord de son superviseur. Tollé de l'ensemble des syndicats et du CHSCT : ça revient à lever le doigt pour avoir la permission d'aller faire pipi. Résultat : appel à la grève pour le vendredi.

 La légalité de la démarche contestée  

La direction finit par réagir. Le président de Téléperformance me l'a expliqué au téléphone : il n'y a pas d'intention de "flicage" de la part de l'entreprise. Juste un nouveau logiciel, installé le matin même, qui aurait été mal paramétré. Devant la bronca syndicale, le nombre impressionnant d'articles de presse, la direction a fait machine arrière et a "décoché la mauvaise case" : les salariés pourront se mettre en pause simplement en prévenant, sans attendre le feu vert de leur chef. Reste à savoir si la démarche était bien légale.

Les explications de Paul van Deth, avocat spécialisé en droit du travail au cabinet Vaughan à Paris.

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