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Téléperformance : les salariés réclament le droit à la pause pipi

Les salariés de Téléperformance au centre d'appels de Blagnac près de Toulouse doivent désormais envoyer un mail à leur superviseur pour obtenir le droit de partir en pause. Les syndicats dénoncent "une atteinte à la dignité de la personne humaine" et appellent à la grève vendredi.
Article rédigé par Frédéric Bourgade
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Les salariés dénoncent une "humiliation" et une "infantilisation" © MaxPPP)

La revendication peut faire sourire mais pour les salariés, elle est fondamentale. Le nouveau dispositif mis en place par la direction pour avoir droit à une pause-pipi est, selon eux, "une contrainte inacceptable". Ils dénoncent "une humiliation et une infantilisation" . Cette obligation, qui concerne quelques 140 des 400 salariés du site, est la conséquence de la mise en service mercredi d'un logiciel "de gestion de flux des appels" baptisé CAV (centre appel virtuel) à la demande d'un client, SFR-Numéricable. Les télé-opérateurs travaillant pour d'autres clients ne sont donc pas concernés par ce logiciel.

"J'ai 53 ans et je ne me souviens pas avoir demandé de faire pipi depuis l'école maternelle"
— Thierry Godec de la CFDT

Leur outil, c'est le téléphone. Leur travail, le télémarketing. Toute la journée, les téléopérateurs parlent et s'hydratent en buvant de l'eau. Pour Thierry Godec, de la CFDT, c'est une véritable régression sociale. " J'ai 53 ans et je ne me souviens pas avoir demandé de faire pipi depuis l'école maternelle , cela me parait inacceptable" , lâche-t-il. 

"Des gens n'oseront pas aller aux toilettes sans autorisation par peur des représailles"
— Un membre du CHSCT

Pour un membre du Comité d'hygiène et de sécurité (CHSCT), cela ne va qu'agrandir la "peur" des salariés de prendre une pause. "C'est clairement ce qui risque de se passer, dit-il. Des gens qui vont redouter de se mettre en danger par peur des représailles parce qu'ils n'auront pas eu l'autorisation écrite du manager qui est maintenant requise".

Réponse cinglante de la direction

L'intersyndicale appelle à un débrayage vendredi 25 mars de 14h00 à 17h00. La direction reste pour le moment silencieuse, malgré les sollicitations de nos confrères de France Bleu Toulouse. Mais lorsque les syndicats les interpellent sur la possibilité de doter les salariés de couches pour améliorer leur productivité, la réponse est cinglante et pour le moins ironique : "La question est à étudier".

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