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On s'y emploie. "Mon boss est nul, mais je le soigne"

"On s'y emploie", c'est tous les dimanches un gros plan sur le monde du travail, avec une personnalité qui l'éclaire.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Photo d'illustration avec le nouveau film d'animation, "Baby boss" (RADIO FRANCE)

Comment transformer le pire des patrons en manager bienveillant ?

C'est la question que pose un petit livre qui se taille un beau succès sur les réseaux sociaux. Avec des réponses très concrètes et drôles...

Mon boss est nul, mais je le soigne, de Gaël Chatelain. C'est le titre de ce livre paru aux éditions Marabout. L'auteur y met en scène un patron, qu'il a appelé Bob, qui s'avère de chapitre en chapitre un piètre manager. Gaël Chatelain vous explique très concrètement, étape par étape, comment le soigner, l'aider à devenir un meilleur manager et comment se sortir soi-même de ces mauvais pas. Premier exemple de ces situations.

"Bob" est toujours stressé, il ne rigole jamais. Qu'est-ce qu'on peut faire ?

Gaël Chatelain : s'il est stressé c'est parce qu'il ne se sent pas sécurisé par ses équipes. C'est là qu'on doit s'occuper de Bob et essayer de savoir ce qui l'angoisse : est-ce qu'il a besoin de plus de suivi, est-ce qu'il a besoin de nous voir plus souvent pour savoir si tout va bien ?
Il faut faire preuve d'empathie avec lui, ça manque beaucoup en entreprise. On a toujours tendance à penser qu'on ne peut rien faire avec son patron mais c'est une erreur, il faut essayer de comprendre son angoisse. 

"Bob" ne tranche jamais en cas de conflit, il fuit. Qu'est-ce que je peux faire ?

G.C. : c'est peu comme à la chasse, une bestiole qui fuit, il faut l'attraper au collet. Encore une fois, il faut faire preuve d'un peu de courage et se dire que nos patrons, on peut les gérer. Organiser une réunion avec son patron sur ce sujet spécifique en disant : voilà il y a tel problème, on va le traiter et après tout ira bien, il faut le rassurer encore une fois. Les mauvais patrons sont souvent ceux qui ne maîtrisent pas leur métier. Il faut les accompagner, le salarié n'est pas qu'une victime, il est aussi acteur de son bien-être en entreprise. 

"Bob" arrive en retard à toutes les réunions, comment est-ce que je peux le gérer ?

G.C. : Gandhi disait "arriver en retard c'est un acte de violence". Et en fait si Bob arrive en retard, il ne prend pas conscience de ça du tout. Et pour lui faire prendre conscience qu'arriver en retard ça n'est pas quelque chose de normal, s'il a rendez-vous à 10 heures et qu'il arrive à 10h30, rien ne vous empêche de dire à Bob : "comme tu es arrivé 30 minutes en retard, moi j'ai un rendez-vous à 11 heures, la réunion ne pourra durer qu'une demi-heure". C'est à dire de remettre en perspective le fait que moi aussi j'ai un planning. Les managers ont tendance à l'oublier.

"Bob" me téléphone pendant mes vacances, il y a une façon de gérer cette situation ?

G.C. : Il y a deux façons. Une façon un peu rigolote : lui expliquer que vous partez sur une île déserte et que malheureusement vous ne capterez pas. L'autre façon c'est de le prévenir que l'on part sans son téléphone parce que je suis en vacances.

"Bob" est toujours en réunion, je ne peux jamais le voir, je fais comment ?

G.C. : lui demander : "comment on fait pour être plus efficace". Il faut toujours revenir. Il faut avoir conscience que 10 à 25% de l'efficacité d'un salarié est imputable à son bien-être. Donc aller voir Bob en lui disant qu'on a besoin de le voir plus pour se sentir bien, non pas en se plaignant mais en lui faisant comprendre que grâce à ça, on sera plus efficace et que donc lui paraîtra comme un meilleur manager aux yeux de ses managers, c'est là où on entre dans une dynamique positive. 

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