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On s'y emploie. Directeur commercial et accompagnateur de personnes en fin de vie: " Je vais à l’essentiel avec les gens"

Tout l'été dans "On s'y emploie", des portraits de bénévoles. Ils ont un métier, une carrière, mais à côté, ils ont un engagement. Comment les deux vies se répondent ? 

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Affiche de l'association pour l'antenne de Dijon. (ASSOCIATION JALMALV)

Durant tout l'été, On s'y emploie dresse une série de portraits de bénévoles. Ils ont un métier et à côté de leur profession, un engagement.
Aujourd'hui, Éric, directeur des ventes pour une entreprise de taille mondiale. Il passe également tous ses samedis à accompagner des personnes en fin de vie, des mourants. 

Depuis 27 ans, Éric travaille pour une multinationale

400.000 salariés. Une multinationale spécialisée dans le transport de marchandises. Il est aujourd'hui directeur régional des ventes en Auvergne-Rhône-Alpes. Mais le samedi, il change de costume. Il va dans les maisons de retraites, les hôpitaux, les centres de soins palliatifs. Pour accompagner les mourants. Éric est bénévole pour l'association Jalmalv qui veut dire : jusqu'à la mort pour accompagner la vie.  

Il n'est pas là pour apporter des réponses. Mais pour écouter des gens qui ne sont plus écoutés. "Souvent la famille est dans le déni, donc ils ne peuvent parler de ce qu'ils sont en train de vivre. Quand ils entendent dire "papa tu vas guérir", "maman tu vas bientôt sortir" alors qu'il leur reste quinze jours à vivre, c'est compliqué. Nous on est là pour offrir une écoute".  

Éric a suivi une formation d'un an 

Avec des psychologues, des médecins, d'anciens bénévoles. Pour être prêt à tout entendre, sans jugement.  

Des choses qu'ils n'ont jamais dites à personne, des secrets de famille qu'ils veulent partager...On est là, au dernier moment  

Et il faut être "très clair avec soi-même", comme le dit Éric pour faire face aux questions posées.
"C'est : qu'est-ce que je fais de ma vie ?  On est sur le point de mourir, il est trop tard. C'est parfois un enfer parce qu'on se rend compte qu'on aurait voulu faire plein de choses mais on ne peut plus dire des choses mais les gens ne sont plus là. Il n'y a plus que le bénévole Jalmavl et c'est peut-être la seule personne qui n'est pas dans le jugement"  

Quand on revient le lundi au bureau, plus rien n'est pareil

"Ça a tout changé, ça permet de discerner tout de suite l'utile du futile. On voit en chaque personne un mourant. Ce n'est pas du tout morbide mais au contraire ça permet d'aller directement à l'essentiel, que ce soit un employé, un patron, un client ou un fournisseur. Et c'est peut-être un des sens de la vie qu'on découvre quand on fait ces accompagnements". 

Alors, est-ce à dire qu'Éric est un meilleur directeur commercial depuis qu'il accompagne des personnes en fin de vie ?  
"Très immodestement, oui ! C'est le retour que me font les équipes. Je crois que ça leur plaît, on se rend compte qu'on n'est pas dans le faux-semblant, qu'on n'est pas au théâtre".  

Jalmalv, l'association dans laquelle est engagé Éric, recherche des bénévoles.

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