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On s'y emploie. Comment le rugby peut inspirer l'entreprise

Un livre sur le management de Christophe Urios, l'entraîneur du Castres Olympique, détaille les méthodes dont on peut s'inspirer.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'ailier de Castres Martin Laveau échappe à un tacle lors d'un match de TOP 14 à Montpellier, le 26 août 2018. (PASCAL GUYOT / AFP)

Frédéric Rey-Millet est un spécialiste du management et il s'est intéressé dans son dernier ouvrage, qui va paraître à la rentrée, (Les clés du management de Christophe Urios, être meilleur ne s'arrête jamais), juste avant la Coupe du monde de rugby au Japon, aux parallèles entre le monde du rugby et celui de l'entreprise.

Frédéric Rey-Millet a suivi pendant toute une saison Christophe Urios, l'un des coaches les plus attachants du TOP14, qui a mené le Castres Olympique au titre de champion de France, l'an dernier. Et du coup le propos est très concret...

franceinfo : l'une de ses caractéristiques, c'est qu'il est très curieux et qu'il lit énormément. C'est une qualité précieuse chez un chef ?

Frédéric Rey-Millet : quand on s'est rencontrés la première fois, il m'a dit que quand il avait du temps de libre il se baladait dans les librairies. Je pensais que c'était pour lire des romans, alors qu'il passe son temps à lire des livres de management. Cela fait 15 ans que je fais du management et il m'a fait découvrir des livres que je ne connaissais pas. 

Donc vous encouragez les managers à lire davantage ?

Je les encourage à être curieux. J'aime bien les livres mais il y a des podcasts fabuleux et des vidéos sur Youtube.

Son attitude face à la défaite, comment la transposer ?

Dans le monde de l'entreprise, on a un paradoxe : tout le monde est d'accord pour dire qu'il faut apprendre de ses erreurs, on apprend plus de ses erreurs que de ses victoires. Mais en fin de compte on veut être excellent et on ne veut pas faire d'erreur. Urios sait que ça le fait progresser. 

Il faut des interventions très courtes, est-ce qu'il faut s'en inspirer ?

Oui, c'est une pathologie du monde moderne, on fait beaucoup trop long et on a tendance à vouloir convaincre. Ce qui m'a surpris c'est que Christophe Urios, comme Darwin, passe son temps à observer, écouter et à la fin, il fait une synthèse de cinq-dix minutes maximum.

Il est authentique. Pas toujours facile, en entreprise, où on joue un rôle

C'est la plus grande difficulté. Être authentique, c'est être honnête, dire les choses avec fermeté sur le fond et être très doux sur la forme. Urios c'est un ours en peluche. C'est un ours, parce que c'est un sacré gaillard, mais en fin de compte il adore les gens.

C'est quelqu'un qui se rebelle. Qu'est-ce que ça veut dire et est-ce que c'est vraiment transposable dans le monde de l'entreprise ?

Oui, si tout le monde pense la même chose, c'est que personne ne pense. Urios ne se rebelle pas pour mettre le bazar mais pour améliorer le système.

Son mantra : "être meilleur ne s'arrête jamais", c'est une dictature...

Quand on regarde l'équipe qui a décidé d'en faire sa devise, elle a 89% de taux de victoires depuis 2000, elle a été trois fois championne du monde. Ce sont les All Blacks et c'est quand même intéressant de s'en inspirer pour progresser.

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