On s'y emploie. Artisan ébéniste et pompier volontaire
Tout l'été dans "On s'y emploie", des portraits de bénévoles, comme Pierre, maître ébéniste et pompier volontaire. Deux vies pas toujours faciles à concilier.
Ils ont un métier, une carrière, mais à côté, ils ont un engagement. Pierre Armengaud est artisan, maître ébéniste. Dans l'Aude, en plein pays cathare, alors forcément, les feux de forêt qui détruisent le bois, sa matière première, il n'aime pas. En plus de son travail d'artisan, il est engagé depuis trente ans comme pompier volontaire.
ça me fait toujours mal au cœur quand je vois ces forêts qui disparaissent, ces maquis. J'essaie de travailler des bois régionaux. Quand je suis sur un feu de forêt, c'est catastrophique !
Pierre Armengaud
Et quand il ne travaille pas, comme tous ceux qui sont à leur compte, il ne gagne rien. "Avec l'entreprise, ça me coûte un bras d'être dans la deuxième vie et de changer de costume, ça me coûte vraiment très cher financièrement".
Le plaisir de la vie de groupe
Les gardes, c'est de 22 heures à 22 heures le lendemain. Alors il faut s'organiser : "s'il y a un départ à 13 heures, on est à la caserne vers 11 heures, moi je suis levé depuis cinq heures du matin pour faire tous mes mails, tout l'administratif. Parfois dans le camion, je prends ma tablette pour faire quelques devis".
Pierre trouve dans les pompiers volontaires la vie de groupe qui lui manque en tant qu'artisan. Mais il veille bien à n'en parler à personne, surtout pas aux clients. "Cet engagement là, je n'en fais pas part, à personne. Sinon ça peut me discréditer. Par exemple si je suis en retard sur un agencement local, pour une clientèle régionale, ça m'est arrivé, de croiser un client sur un départ de feu. Là ça a été l'explication un peu cocasse".
Deux vies, deux costumes
Pierre a donc deux vies, deux costumes qui ne vont pas très bien ensemble, mais il sait pourquoi il fait des sacrifices.
j'ai fait beaucoup d'interventions d'accidents, pour sauver des victimes. Il y a un soulagement intérieur parce qu'on se sent utile. On est loin des morceaux de bois et de la futilité matérielle.
Pierre Armengaud
Cet été, Pierre Armengaud surveille encore les départs de feux. Pour qu'ils ne dévorent pas les arbres qui le font vivre.
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