On s'y emploie. Les salariés français sont prêts pour la révolution numérique
Un chercheur a étudié pendant un an la question : les salariés sont plus en avance qu'on pourrait le craindre.
Emmanuel Baudoin est enseignant chercheur à l'Institut Mines Telecom business school et directeur du HRM digital lab. Il vient de passer plus d'un an à étudier une question : les salariés français sont-ils à l'aise avec les nouvelles technologies, sont-ils prêts pour la révolution numérique qui est déjà largement entamée... ou sont-ils des freins ?
franceinfo : Il ressort de votre étude un constat plutôt optimiste
Emmanuel Baudoin : on s'attendait à des résultats plutôt négatifs or il n'en est rien : les salariés sont prêts pour la transformation digitale. Quelques chiffres : 84% en ont une image positive, 61% pensent avoir les compétences nécessaires pour y faire face et 40% pensent que l'entreprise doit aller plus loin.
Ils sont assez "geek" finalement ?
Ils sont souvent plus en avance que ce que propose leur entreprise.
Comment se forment-ils ?
Six sur dix pratiquent l'apprentissage informel numérique. Par exemple, ils vont sur les réseaux sociaux pour avoir des informations. Ils vont voir des tutoriels sur Internet, ils regardent des vidéos sur Youtube. Il y a tout un univers dont les salariés se sont emparés.
Ils se plaignent que leur entreprise ne les forme pas assez ?
Ils sont plutôt satisfaits de l'accompagnement de leur entreprise, par contre il y a une forme de décrochage entre les pratiques des salariés et ce que les entreprises mettent en place. Il y a une figure qui émerge, c'est le "salarié self RH", c'est celui qui gère sa formation et sa carrière lui-même. Il met des pratiques en place grâce au digital pour s'auto-former, pour développer sa carrière.
C'est le "salarié agile" ?
C'est un autre cas, c'est celui qui doit remplir des missions et qui va chercher des réponses numériques par lui-même. Par exemple mettre en place un Google drive pour travailler en équipe.
Les salariés sont prêts à travailler avec l'intelligence artificielle ?
Oui, ils sont optimistes à 10 ou 20 ans, et on n'a pas relevé de point d'inquiétude sur l'intelligence artificielle.
Et les seniors, sont-ils aussi prêts que les autres ?
On n'a pas relevé de différences générationnelles, même si les jeunes s'emparent plus vite d'un certain nombre de pratiques comme Snapchat ou Instagram, mais sur la révolution technologique globale, il n'y a pas de problème particulier.
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