Le burn out, maladie professionnelle : quelle conséquence ?
La reconnaissance du burn out comme maladie professionnelle changerait surtout la façon de travailler dans les entreprises, qui feraient un peu plus attention à ce que leurs troupes ne soient pas trop touchées par ce fameux "syndrome d'épuisement professionnel".
Aujourd'hui, les pathologies issues du burn out sont prises en charge par l'assurance maladie. C'est la collectivité qui paye. Mais demain, si le burn out est reconnu comme une maladie professionnelle, c'est la branche "accident du travail - maladie professionnelle" qui couvrirait ces risques. Or cette branche ATMP est financée à 97% par les cotisations des employeurs. Et le montant que paye chaque employeur est directement lié à ce que l'on appelle la sinistralité dans l'entreprise. C'est à dire au nombre d'accidents du travail et de maladies professionnelles. Plus il y en a, plus le travail est risqué dans une entreprise, plus l'entreprise cotise à cette branche ATMP.
Des entreprises "pathogènes" doivent payer
Si donc le burn out est reconnu en tant que maladie professionnelle, les entreprises qui mettent la pression sur leurs salariés, les entreprises qui ne contrôlent pas assez les petits chefs qui y sévissent, ces entreprises "pathogènes" vont devoir payer plus. Et forcément, si on les touche au portefeuille, ça risque fort de les décider - enfin ! - à avoir une gestion des hommes un peu plus... humaine.
Pour y voir plus clair sur la réalité de ce burn out, le témoignage d'Aude Selly, victime d'un burn out, dont elle a tiré deux livres. Le dernier "Burn out et après, comment se reconstruire", vient de paraître chez Maxima. Et l'analyse du docteur Patrick Légeron, psychiatre, qui a rendu hier un rapport à l'Académie de médecine sur le burn out. Il est également l'auteur de "Le stress au travail, un enjeu de santé", chez Odile Jacob.
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