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On ne pouvait pas le rater : "Merci de laisser nos humeurs tranquilles"

Un échange tendu à eu lieu mardi sur le plateau de BFMTV entre le ministre de l'Intérieur et la journaliste Apolline de Malherbe. Et ça n'a pas échappé à Olivia Leray. 

Article rédigé par franceinfo - Olivia Leray
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin lors du Forum de l'Islam de France au Palais de Iéna à Paris, le 5 février 2022. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Ça s'est passé mardi 8 février. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin était l'invité d'Apolline de MalherbeLa journaliste donne des chiffres sur la hausse des violences. Ce sont ceux du ministère : les violences sexuelles ont augmenté de 33% en 2021, le nombre de victimes de coups et blessures volontaires de 12%, le nombre de victimes de violences intrafamiliales de 14%. 

Et puis, rapidement, le ton dérape. Et la séquence fait le tour des réseaux sociaux.

Des "Calmez-vous", "Ça va bien se passer" et "ne vous vexez pas" qui sentent un peu quand même le "Vous êtes incapable de vous gérer, de vous contrôler et vos émotions vous font dire n'importe quoi".

Gérald Darmanin aurait-il dit la même chose à un homme ? Dans ce "Calmez-vous", il y a ce relent de "calmez vos hormones et vos humeurs, Madame" qu'on entend trop souvent et qu'on a déjà entendu il y a 15 ans.

Nous étions alors en plein second tour de l'élection présidentielle de 2007. Sur la question du handicap à l'école, le "Calmez-vous" venait alors de Nicolas Sarkozy, adressé à Ségolène Royal.

Plus récemment, en septembre dernier, il était aussi question d'hormones sur CNews. L'éditorialiste Guillaume Bigot parle de Sandrine Rousseau avec ces mots : "illuminée, folie verte, Greta Thunberg ménopausée".



Voila les faits. Et maintenant, voilà ce qu'on aimerait qu'il ne soit plus fait.

La femme, symbole de l'humeur que vous lui attribuez, de l'émotion débordante que vous lui supposez et des hormones qui dégueulent que vous imaginez. Merci, mais non merci. Vous n’avez pas le droit. Vous n’avez jamais eu ce droit. Vous l'avez pris, vous l’avez confisqué. Mais c'est fini maintenant, vous ne l’avez plus. 
Et là, oui, ca va bien se passer !

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