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Valéry Giscard d'Estaing, un président très "tech"

L'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing est décédé, mercredi, à l'âge de 94 ans. Son septennat a été marqué par le développement technologique de la France.

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Valérie Giscard d'Estaing, le 5 mars 1981. (GEORGES GOBET / AFP)

Valéry Giscard d’Estaing est d’abord le président du téléphone. Cela peut sembler bien loin mais c’est Giscard qui a apporté le téléphone dans tous les foyers. En 1974, il lance un "plan de rattrapage". À cette époque, le téléphone n’est pas du tout développé. Ce sera le début de la commutation électronique, c'est-à-dire la modernisation du réseau. Quatre ans plus tard, on fête le 10 millionième abonné au téléphone.

En 1978, c’est l’année du rapport sur "l’informatisation de la société française", d’Alain Minc et Simon Nora. Un document fondateur qui sera à l’origine de nombreux investissements en matière de technologie. Il donnera notamment naissance au Minitel, en 1981. Là encore, cela parait bien lointain mais c’est le Minitel qui a fait entrer la France dans l’ère de la communication électronique, qu’on appelait à l’époque la télématique. Cela dit, on pourrait aussi reprocher à Valéry Giscard d’Estaing d’avoir enterré, en 1978, le réseau informatique Cyclades, développé par l’ingénieur Louis Pouzin, dont les Américains s’inspireront pour inventer Arpanet, puis Internet. Autrement dit, on aurait peut-être pu inventer Internet en France, mais on a préféré développer un outil fermé centralisé, contrôlé par les PTT.

VGE et internet

Au début des années 2000, alors député, Valéry Giscard d'Estaing a participé à une formation à Internet organisée pour les parlementaires à l’Assemblée. Il apprenait à envoyer un e-mail et il était assez emballé. Il trouvait que le système était très pratique, même s’il n’en comprenait pas réellement le fonctionnement. Il n’en reste pas moins que Giscard d’Estaing maîtrisait parfaitement les enjeux des technologies, sans doute mieux que bien des responsables politiques actuels, et surtout l’importance de développer des industries technologiques souveraines.

C’est ainsi qu’il a encouragé le développement d’une industrie informatique française. Après avoir, toutefois, autorisé le rachat de Bull par General Electric alors qu’il était encore ministre des Finances du général De Gaulle. Une fois président, il a aussi porté le développement du nucléaire français, pour des raisons d’indépendance énergétique, de l’aéronautique avec Airbus et du spatial avec Ariane. C’était un vrai techno-président.

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