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Nouveau monde. Parler, le réseau social qui surfe sur la pseudo-censure de Twitter

Un nouveau réseau social, Parler, monte en flèche aux États-Unis et est en train de devenir le repère des conservateurs américains.

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié
Parler, le réseau social qui attire le camp conservateur aux États-Unis. (OLIVIER DOULIERY / AFP)

Il a un joli nom en français : Parler. Ce nouveau réseau social est une sorte de mélange entre Twitter et Facebook et le nombre d’utilisateurs explose depuis l’élection américaine : il est passé de quelques millions à plus de 10 millions. L’application mobile caracole même en tête de l’Apple Store et du Google Play Store. 

Pourquoi un tel succès ? Si l’on en croit les intéressés, ils viennent sur Parler pour fuir la supposée censure de Twitter et Facebook. Depuis que les grandes plateformes ont pris à bras le corps la question de la modération des contenus, notamment en signalant les tweets inexacts, même ceux de Donald Trump, les mécontents s’en vont ailleurs. Parler n’applique pas les mêmes règles de modération et donne donc l’image d’un univers bien plus libre où toutes les idées peuvent s’exprimer.

Prisé par l'extrême droite

Parler est ainsi devenu le repère du camp Républicain qui s’indigne contre la défaite de Donald Trump. On y trouve des personnalités politiques, telles que le Républicain Ted Cruz, qui s’implique beaucoup contre la fraude supposée au scrutin. Il y a aussi quelques Français, comme l’ancienne députée du Front national Marion Maréchal Le Pen, contributrice régulière depuis juillet dernier.

Lorsque l'on gratte un peu, on tombe aussi sur des contenus carrément racistes, haineux ou complotistes émanant de suprémacistes blancs ou de membres du mouvement QAnon.

Un public toujours limité

Fondé en 2018, Parler appartient à un milliardaire américain, John Matze. Il a été financé notamment par Rebekah Mercer, la fille du financier et milliardaire Robert Mercer. Cependant, l’audience de Parler ne rivalise pas encore avec celle des géants du web, et ceux qui y vont ne quittent donc pas complètement Twitter. En outre, si les contenus problématiques deviennent trop nombreux et finissent par rencontrer une forte audience, on peut penser qu’il sera difficile à Parler de faire à son tour l’économie d’une certaine modération.

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